HANOI et sites /histoire
VIETNAM et originalités :
Le Vietnam est une bande de terre étroite dont la forme rappelle la lettre S. Situé au centre de l'Asie du Sud-Est, en bordure orientale de la péninsule indochinoise, il partage des frontières avec la Chine, au nord, le Laos et le Cambodge, à l'ouest. Il s'ouvre sur la Mer d'Orient à l'est et sur le Pacifique au sud.
La côte s'étire sur 3 260 km et les frontières terrestres sur 4 510 km. À vol d'oiseau, la distance du nord au sud est de 1 650 km. La largeur maximale atteint 600 km, dans le nord, et 400 km, dans le sud, alors que la largeur minimale n'est que de 50 km au Centre, dans la région de Quang Binh.
Coordonnées: 102º 08' - 109º 28' latitude Est
8º 02' - 23º 23' longitude Nord
Le Viêt Nam est composé de 54 ethnies, autant que la Chine vingt-huit fois plus grande. Une véritable mosaïque de richesses culturelles.
Ces ethnies sont par ordre d'importance démographique : Kinh (Viêt), Tay, Thai, Hoa (Han), Kho-Me, Muong, Nung, H'Muong (Méo), Dao, Gia-Rai, Ngai, E-De, Ba-Na, Xo-Dang, San- Chay, Co-Ho, Cham, San-Din, Hre, Mnong, Ra-Glai, Xtieng, Bru-Van-Kieu, Tho, Giay, Co-Tu, Gie-Trieng, Ma, Kho-Mu, Co, Ta-Oi, Cho-Ro, Khang, Xinh-Mun, Ha Nhi, Chu-Ru, Lao, La-Chi, La-Ha, Phu-La, La-Hu, Lu, Lo-Lo, Chut, Mang, Pa-Then, Co-Lao, Cong, Bo-Y, Si-La, Pu-Peo, Brau, O-Du, Ro-Mam.
L'ethnie Kinh (Viêt) est la plus importante, elle représente presque 90% de la population totale du Viêt Nam et occupe les plaines, le littoral et les grands deltas. Les 53 autres ethnies représentent entre 5 et 10 millions d'individus et peuplent les 2/3 du territoire dans les zones montagneuses du pays. Certaines ethnies comprennent des centaines de milliers d'individus, d'autres, des dizaines de milliers, parfois quelques milliers seulement, et même moins d'un millier. Les ethnies les moins importantes, comme les Ro-Mam qui sont à peine 250 individus, les Brâu, environ 250 aussi et les O-Du, moins de 100 individus, sont en voie d'extinction. Toutes ont payé et payent un lourd tribu à la guerre car c'est sur leurs territoires que se déroula une part intensive de la guerre chimique pour briser la résistance et couper la piste Ho Chi Minh reliant le Nord au Sud.
Ces ethnies parlent 87 langues, 86 sont vivantes et une est éteinte. Elles se divisent en plusieurs familles linguistiques : Viêt-Muong, Tay-Thai, Mon-Khmer (Austronésien ou Malayo-polynésien), Hmong-Dao, Tai-Kadai, Nhom-Han, Tibéto-birman, Miao-yao.
Selon les groupes linguistiques, les noms de ces ethnies peuvent changer.
Ces 54 ethnies comprennent de nombreux « sous-groupes » appelés différemment et parlant autant de dialectes. Ces populations sont venues à des époques différentes, massivement ou en petites communautés au cours du dernier millénaire, chassées par l'oppression féodale chinoise, l'invasion des Siamois, les famines et les épidémies. Leurs relations linguistiques, raciales et culturelles évoluaient progressivement et parvenaient à une intégration allant parfois jusqu'à ne laisser que quelques éléments culturels distinctifs. L'économie de ces communautés autarciques dépendait de la nature.
Ces groupes humains vivaient de chasse, de cueillette en forêt et cultivaient un peu sur brûlis avec des rotations d'une quinzaine d'années pour le repos des sols. Leurs maisons sont en paille et en bambou, parfois, sur pilotis. Leurs croyances, chamaniques. La nature et ses génies réglaient leur vie. Certains liment leurs dents, d'autres les laquent en noir. Des femmes portent de lourds anneaux d'argent étirant les lobes des oreilles, critère de grande élégance. Leurs costumes ne sont pas une attraction pour touristes. Quelque soit leur activité, ces populations tribales continuent à perpétrer la tradition vestimentaire. Elles sont Hmuong Noir (habits noirs), Dao Rouge (habits rouges), Hmuong Bleu (habits bleus) à cause de la teinture dominante de leur tissu tirée des essences et de la nature du sol où elles vivent. Les enfants travaillent avec les adultes dans les champs et des jeunes filles portent des hôtes en vannerie pour la cueillette des tubercules.
Depuis que l'Agent Orange a fait disparaître leur représentation du monde et que les génies de la terre, des sources, de la forêt, des éléphants et du tigre sont partis ailleurs, la vie en autarcie n'est plus possible. C'est avec la hotte dans le dos que les jeunes filles descendent, dévalent de rocher en rocher le torrent qui les mènera à coup sûr vers la basse vallée et ses marchés, vers un autre monde.
Pour exemple, une fille Ta-Oi descendra vers les marchés de la vallée avec des colliers, des plantes médicinales et surtout du tissu Zéng. Un tissu extraordinaire pour la jupe des femmes et le pagne des hommes. Les fils de ce tissu proviennent du cotonnier sauvage. Le métier à tisser avec les mains et les pieds demande beaucoup d'adresse et de temps. Ce tissu Zéng compte cinq couleurs. Le fond est le noir -le noir est le luxe, le blanc, le deuil. Noir et bleu sont extraits par la décoction d'une plante et, le jaune, de certaines racines. La réussite de la teinture végétale dépend du temps sec ou humide. Le rouge est obtenu auprès des Lao. Le blanc, lui, est la couleur naturelle du coton sauvage. Ces cinq couleurs sont agrémentées de perles, de grelots de cuivre et d'argent qui tintent et étincellent pendus aux franges. Une soixantaine de motifs de tissage symbolise l'univers. Des plantes, fleurs, feuilles. Des animaux ou bien une partie de leur corps : queue d'hirondelle, ergot de coq. Objet quotidien : jarre de piment. Du Ciel père et de la Terre mère nourricière. Etoile polaire. Légendes et génies... Une pièce de tissu Zéng sert d'unité monétaire pour le troc contre les buffles et le métal argent. Au marché de l'autre monde, un touriste prendra la jeune fille Ta-Oi en photo contre son gré avec cet appareil qui vole l'âme. Un autre, avec sa caméra numérique, lui montrera pour la première fois comment elle est vue par les autres. Elle regardera l'écran, touchera son nez et ses pommettes comme pour vérifier l'image, puis, inquiète, partira en riant : un trauma-rigolo. Puis elle remontera vers l'ancien monde disparu des hauts plateaux, vers la haute vallée d'A Luoi où l'Agent Orange continue ses ravages, vers ses frères et sœurs handicapés mentaux et/ou physiques, avec dans sa hotte du métal argent, du cuivre, des outils en fer, du nuoc-mâm et parfois avec un mari.
Avant la guerre, ces ethnies étaient nommées « Mäi » ou « Moi » : sauvages. Il est difficile d'imaginer, vu d'Europe et influencé par la culture de consommation jetable occidentale, les bouleversements que la guerre chimique a imposé à ces ethnies pour ne pas qu'elles disparaissent complètement. Ces individus paisibles, s'émerveillant devant la vaporisation rose des défoliants qui fait le monde joli au lever du soleil, crurent probablement que les génies en colère ratatinaient le monde végétal comme s'ils avaient pu le rendre luxuriant à loisir une fois apaisés.
Le mot Viet-Nam ne fut connu qu'au XIXè lorsque l'empereur Gia Long décida de rebaptiser le pays Nam Viêt. Marco Polo l'a évoqué dans son récit de voyage intitulé Le livre des merveilles sous le nom Caugigui ( Giao Chi; Quán ) . Son histoire peut se résumer en quelques mots: combats pour l'indépendance, la conquête de nouvelles terres et l'unification du pays. Les Vietnamiens apparaissent pour la première fois à l'âge du Bronze ( civilisation Dong Son). Les tribus viets qui vivaient disséminés dans le sud de la Chine et au nord du Viêt-Nam étaient sans doute un peuple de chasseurs nomades qui, à cause de la chasse, aimaient à se déplacer constamment au delà de la frontière. Le caractère nam ( ou nan en mandarin ) qui signifie "sud" servait à désigner ces Viets du Sud et à différencier les Viets du Nord qui restaient en Chine. Quant au mot Viêt ( ou Yue en mandarin ), il était employé par la dynastie des Zhou (1050-249 avant J.C) pour désigner les territoires situés au sud de la Chine. Ces Viêts du Sud avaient, dès la fin du IIè millénaire, formé des royaumes.
Le sage Confucius avait déjà parlé de ces Viêts dans son livre des Rites (ou Kinh Lé). Grâce aux facultés préhensiles de leurs gros orteils bien détachés de leurs autres doigts, ces Viêts pouvaient traverser les rizières et escalader les montagnes sans jamais se lasser. .
Les premiers royaumes des dynasties légendaires se situaient au Nord dans le Tonkin. Ils avaient pour nom, royaume Van Lang, puis royaume Âu Lac . Au Xè siècle, s'amorça, à partir du delta du Fleuve Rouge, le berceau de la nation vietnamienne, le mouvement Nam Tièn qui progressait vers le Sud
Cette nation poussait sans relâche de nouvelles cellules dans chaque parcelle de terre propice à son mode de culture. Elle s'appuyait sur une multitude de petits foyers politiquement indépendants constitués par des soldats paysans renforcés quelquefois par des troupes du pouvoir central et se comportait comme un gigantesque madrépore formant peu à peu son atoll, finissant par encercler et à assimiler le pays nouveau et agrandissant ainsi le Viêt-Nam.
Elle avait l'avantage d'avoir une triple structure nationale cohérente: l'état bureaucratique construit sur le modèle confucéen autour de la fonction impériale, détentrice du mandat céleste, la famille et le village, conservatoires d'une civilisation paysanne vécue par chacun des Vietnamiens comme un attachement total aux forces du sol et aux ancêtres.
Cela constituait un avantage indéniable pour une politique d'expansion mais cela supposait qu'il y eût une autorité centrale toujours forte. Au moindre relâchement de cette dernière, le pays s'émiettait facilement. C'était l'une des raisons principales qui expliquait que l'histoire du Viêt-Nam était une suite de troubles et de guerres éternelles. Cette politique de grignotage de vers à soie a permis la lente absorption de l'espace occupé par les autres peuples indochinois khmer et Chams. Les vestiges de ces derniers trouvés actuellement dans le centre du Viêt-Nam ( Phan Thièt, Dà-Nàng etc.. ) et dans le delta du Mékong illustrent bien cette conquête. L'attachement à l'indépendance a été maintes fois prouvé dans le passé et dans la guerre du Viêt-Nam. Il lui fallut de longs siècles de combats, de guerres, de douleurs et de secousses avant d'acquérir enfin aujourd'hui la taille d'un dragon.
On trouve dans l'histoire du Viêt-Nam une succession de petites histoires que les dessinateurs conteurs Vink et Son arrivent à raconter à travers leurs bandes dessinées en sachant donner à chacune la résonance de la grandeur d'un peuple qui vit de dignité et qui trouve sa noblesse dans sa pauvreté et ses souffrances.
L'histoire du Viêt-Nam ce n'est pas celle de dynasties ou de grands mouvements d'idées. Mais c'est l'histoire d'un peuple de paysans obstinés qui, de la frontière de Chine à la pointe de Cà-Mau, peine durement dans ses rizières et impose sa marque au paysage. On trouve dans cette histoire deux mille ans de lutte constante contre la terre, l'eau et la nature ,ce qui traduit non seulement un attachement profond à cette terre mais aussi un accord intime et profond de ces paysans avec cette nature. Paul Mus n'a pas hésité de le souligner dans son ouvrage intitulé "Viêt-Nam, sociologie d'une guerre, Paris, le Seuil 1952" . Cet accord s'est révélé si intime que, partout où ces circonstances se sont réalisées aucun peuple n'a résisté à la poussée des Vietnamiens, pas plus qu'aucune force étrangère n'est ensuite venue à bout de leur accrochage sur le terrain.
Malgré l'occupation pendant un millénaire par les Chinois, les Vietnamiens, imprégnés de leur culture, ont conservé leur langue bien que transcrite en chinois et romanisée plus tard après l'arrivée du jésuite Alexandre de Rhodes. Si les Vietnamiens n'ont refusé aucun apport de l'étranger, c'est qu'ils ont réussi à le vietnamiser, à garder tout ce qui est cher à tout peuple du monde, les traditions. Ce sont celles qui sont transmises de génération en génération par des hommes frêles, les pieds enfouis dans la boue des rizières.
Comment ne pas s'attacher à ce Viêt-Nam, ce pays perdu où le sacrifice n'est pas un vain mot. Ce sacrifice, on l'a trouvé maintes fois dans les Annales de l'histoire du Viêt-Nam. Mieux vaut être un fantôme au Sud que devenir un prince du Nord avait déclaré le général Tran bing Trong avant d'être exécuté par les Mongols en 1257. La vie est un jeu de hasard. La chance est contre nous. Mieux vaut mourir maintenant pour ce pays et laisser l'exemple du sacrifice, avait dit le leader nationaliste Nguyen Thái Hocc avant d'être guillotiné le 17 juin 1930 à Yên Bái. Comment effacer dans la mémoire collective le visage innocent du jeune empereur captif Hàm Nghi, exilé à 18 ans en Algérie, les larmes aux yeux?. Comment oublier la mort tragique de l'empereur exilé Duy Tân ( un accident d'avion à OuBangui-Chari en Afrique ) dont le retour annoncé aurait pu changer probablement en 1945 les évènements regrettables de l'histoire du Viêt-Nam durant les dernières décennies?.
Comment ne pas regretter cette terre natale qui n'était pas pourtant tendre?. C'est l'impression donnée par l'écrivain Huynh Quang Nhuong dans son best-seller Mon pays perdu ( The land I lost ) édité par Castor Poche Flammarion.
ARTS ET LITTÉRATURE
Il y a 4 000 ans, le Vietnam s'appelait royaume de Van Lang, le « pays des gens lettrés ». Savoir lire et écrire est toujours important au Vietnam. Si la poésie est le mode d'expression favori, romans et nouvelles sont également populaires. Le Vietnam compte aujourd'hui de nombreux écrivains. L'un des plus célèbres est Nguyen Huy Thiep, dont les livres tel « Un général à la retraite » racontent la vie de gens ordinaires. Le Chagrin de la guerre, de Bao Ninh, décrit la souffrance des soldats vietnamiens et américains.
Dans le domaine des arts, le Vietnam est réputé pour sa longue histoire de gravure sur bois. Il est aussi connu pour ses laques ainsi que pour ses incrustations de nacre dans des bois durs tropicaux.
Les Vietnamiens aiment beaucoup chanter et ils le font presque partout. Beaucoup improvisent leurs chansons en marchant ou en travaillant dans les champs. Il arrive parfois qu'un groupe de femmes commence à chanter pour un groupe d'hommes d'un champ voisin ; les hommes leur répondront alors avec leurs propres chants. Le ca tru, type de chant du XVe siècle qui ressemble à des poèmes mis en musique, est aujourd'hui redevenu populaire. La musique occidentale moderne est aussi très appréciée : l'un des chanteurs-compositeurs contemporains les plus célèbres, Trinh Cong Son, était connu sur la scène internationale.
Il existe beaucoup d'instruments à cordes au Vietnam, dont le don tranh, genre de cithare allongée à 16 cordes, et le dan bau, instrument monocorde dont on joue avec une baguette de bambou et très prisé auprès des femmes. Les flûtes en bambou, comme la sao et la lui, ont conquis le coeur des musiciens depuis très longtemps. La musique vietnamienne traditionnelle est basée sur une gamme de cinq notes.
On trouve souvent des représentations des quatre animaux mythiques que sont le dragon, la licorne, la tortue et le serpent sur les plus vieux édifices vietnamiens comme les pagodes. Temples érigés en l'honneur du Bouddha, les pagodes sont pour la plupart des constructions à un étage, avec de nombreuses pièces et un toit incurvé. Les tombeaux royaux de la dynastie Nguyen (1802-1945), près de la cité de Hue, sont une autre merveille architecturale du Vietnam : chaque tombeau comprend une sépulture, un édifice contenant les objets personnels de l'empereur et un monolithe décrivant les accomplissements de l'empereur. Certains tombeaux comprennent aussi des jardins et des dizaines de monuments.
Nouvel An Vietnamien (fin janvier-début février)
C'est la fête du premier matin de l'année et est surtout l'occasion de se réunir autour d'un banquet en famille, voire avec quelques amis chers. Un mois auparavant, on aura procédé à un grand ménage pour chasser les mauvaises "choses" de la maison et on colle sur les vitres des bandes de papier porte-bonheur, sur lesquels sont inscrits des idéogrammes chinois exprimant la joie du renouveau. Le jour J, on va également au temple pour demander santé et bien sûr prospérité.
TÊT NGUYÊN DAN
(Le Nouvel An lunaire)
La fête du Têt est devenue si familière et si sacrée, que lorsque le printemps arrive, où qu'ils soient, tous les Vietnamiens s'enthousiasment pour l'arrivée du Têt. Ils sont alors pris de nostalgie et souhaitent retourner vers leur terre natale pour une réunion de famille et pour goûter aux saveurs particulières des festivités vietnamiennes.
Le Têt débute le premier jour du premier mois lunaire, et c'est la première saison de la nouvelle année (d'après le calendrier lunaire). On parle donc du Têt Nguyên Dan, ce qui signifie « Fête du premier jour » ou de Têt Tam Nguyên, la « Fête des trois premiers jours ».. Ceux qui se sont installés à l'étranger tournent leurs pensées vers leur pays d'origine et s'efforcent de célébrer ces festivités dans la même tradition que les membres de leur famille afin de soulager leur nostalgie et de ne jamais oublier ces coutumes intéressantes transmises de génération en génération.
Le Nouvel An lunaire est avant tout une fête de famille. C'est l'occasion pour les génies du foyer de se réunir, c'est à dire ceux qui ont apporté leur soutien à la famille tout au long de l'année, le Dieu du foyer, le Génie de la terre et le Dieu de la cuisine. Selon cette légende, tous les ans, le 23e jour du 12e mois lunaire, le Dieu de la cuisine s'envole sur une carpe vers le Palais céleste pour faire son rapport sur les affaires domestiques de la famille, puis revient le 30e jour du 12e mois pour accueillir le printemps.
Le Têt est aussi l'occasion d'accueillir les ancêtres défunts pour une fête de famille avec leurs descendants. Cette tradition séculaire est devenue sacrée. Par conséquent où qu'ils soient et quelles que soient les circonstances, les membres de la famille trouvent un moyen de revenir se réunir avec leurs proches.
Le Têt implique des pratiques originales avec des divertissements marqués par des caractéristiques vietnamiennes distinctes.
Le Giao Thua (La soirée du Nouvel An):
Le Giao Thua est le moment le plus sacré, le passage de l'ancienne à la nouvelle année. On pense généralement que, dans les cieux, règnent douze divinités chargées de contrôler et de surveiller les affaires terrestres, chacune d'entre elles prenant en charge une année. Le Giao Thua est donc le moment où l'ancien responsable passe le relais au nouveau, qui entre alors en fonction. C'est pour cette raison que chaque foyer fait des offrandes à l'extérieur pour demander une bonne année.
Après le Giao Thua débute la nouvelle année avec son lot de pratiques et de coutumes, de divertissements et de jeux propres à la culture traditionnelle vietnamienne. Si vous avez l'occasion de visiter le Vietnam pendant le Têt pour partager ce moment avec les habitants, vous serez sûrement profondément impressionnés par cette culture traditionnelle distincte, qui fait toute la richesse de l'identité nationale.
Pendant les trois ou quatre premiers jours du Têt, le premier visiteur d'un foyer à présenter ses voeux est considéré comme le « premier visiteur de l'année » (xong dat). Cette visite est perçue comme déterminante pour le succès du maître de maison pour toute l'année à venir. Ces croyances liées au xong dat restent très fortes de nos jours, en particulier pour les gens qui sont dans le commerce.
Religions
Outre la croyance populaire, il y a au Vietnam certaines grandes religions: bouddhisme, catholicisme, protestantisme, Islam, caodaisme, secte bouddhiste de Hoa Hao...
Le bouddhisme
Introduit au Vietnam au IIè siècle, le bouddhisme a atteint son apogée et fut considéré comme l'idéologie officielle au temps des Ly (XIè siècle). Le bouddhisme s'est largement répandu parmi la population et a exercé une profonde influence sur la vie sociale, laissant de nombreuses empreintes dans les domaines culturel et architectural. Beaucoup de pagodes et de tours ont été construites pendant cette période.
A la fin du XIVè siècle, le bouddhisme s'est, dans une certaine mesure, estompé mais ses pensées exercent encore une influence durable sur la vie sociale et les activités quotidiennes. A présent, les pratiquants du bouddhisme et ceux qui en subissent l'influence représentent environ 70% de la population.
Le catholicisme
fut introduit au Vietnam au XVIIè siècle. Les catholiques sont concentrés actuellement à Bui Chu- Phat Diem (province de Ninh Binh) et Ho Nai- Bien Hoa (province de Ðong Nai). Ils représentent quelque 10% de la population.
Le protestantisme
fut introduit au Vietnam en même temps que le catholicisme, mais s'est peu répandu. Les protestants vivent pour l'essentiel au Tay Nguyen (Hauts-Plateaux du Centre). A Hanoi, il y a une église protestante dans la rue Hang Da. Le pays compte actuellement environ 400 000 pratiquants de cette réligion.
L'islam
Les islamistes sont principalement des Cham vivant au centre du Trung Bo. Ils sont au nombre de 50 000 personnes.
Le caodaisme
a fait son apparition en 1926. Le Saint-Siège de Tay Ninh est le centre de réunion des caodaistes au Sud Vietnam. Il y a plus de 2 millions de fidèles.
La secte bouddhiste de Hoa Hao
a fait son apparition en 1939. Elle compte plus d'un million d'adeptes, principalement à l'ouest du Nam Bo.
La Croyance populaire (Ðao Mau)
Dans la vie spirituelle des Vietnamiens, ont existé plusieurs formes de croyances et religions différentes. Ils ont pour coutume d'avoir le culte des ancêtres, du génie protecteur du village (Thanh Hoang), de Bouddha, des esprits, des héros ayant rendu service au pays et au peuple... en particulier de Mau ou Me (Sainte-Mère).
Le culte de Mau
prend son origine dans celui des divinités de l'époque antique, des déesses de la montagne, de la forêt, de l'eau. Par la suite, Mau est vénérée dans les temples où elle occupe la place la plus honorable.
Ce culte est originaire du Nord. Répandu au Sud, il est mêlé à celui d'autres déesses locales: Thien Y A Na (Hue), Linh Son (Tay Ninh). En réalité, au culte de Mau se joignent d'autres formes réligieuses.
Aujourd'hui, comme la croyance populaire est prise en considération, plusieurs temples et palais ont été et continuent d'être restaurés avec des activités animées.
LA CHIQUE DU BÉTEL
Jadis, sous le règne du roi Hùng Vuong IV, vivaient deux frères, Cao Tân et Cao Lang. Ils se ressemblaient tellement qu'il était difficile de les distinguer. Ils suivaient les cours d'un vieux maître du village qui avait une fille unique dont la beauté recueillait tous les hommages de tous les jeunes gens de la région.
Le vieux maître se prit d'affection pour les deux. Il désirait accorder la main de sa fille à l'un d'eux, de préférence à l'aîné, car selon la coutume vietnamienne, l'aîné devait en principe se marier le premier. Pour arriver à les distinguer, il eut recours à un petit subterfuge en les invitant à dîner chez lui. Le premier à prendre les baguettes serait l'aîné.
C'est ainsi que Cao Tân obtint la main de la jeune fille. Il ne se doutait pas un seul instant que son frère cadet lui aussi vouait à cette dernière un ardent amour. Les deux frères continuaient à vivre ensemble dans une harmonie parfaite. Cao Tân faisait tout pour rendre son frère cadet heureux. Mais celui-ci, malgré l'affection de son frère, n'arrivait pas à refouler les peines de son coeur. Il décida de les quitter et partit à l'aventure. Après plusieurs jours de marche, il finit par tomber d'épuisement sur la route et fut transformé en un bloc de calcaire d'un blanc immaculé ( la chaux ) .
L'aîné, pris d'une inquiétude grandissante pour son frère, partit à sa recherche. Par un miraculeux hasard, il suivit le même chemin.
Un matin, après plusieurs de jours de marche, il atteignit le bloc de calcaire. A peine assis dessus, il tomba mort d'épuisement. Il fut métamorphosé en un bel arbre longiligne avec des palmes vertes et des petits fruits oblongs. L'arbre commença à étendre sa ramure et son ombre au dessus du bloc de calcaire comme pour le protéger des intempéries ( l’aréquier ) .
Restée sans nouvelles de son mari, la jeune femme quitta à son tour la maison et se mit à sa recherche. Elle parcourut champs et prairies, traversa de nombreux villages, et arriva enfin un jour près de l'arbre. Épuisée par la marche, elle s'adossa au pied de l'arbre, mourut à son tour et fut changée en une liane aux larges feuilles d'un vert intense ( le bétel ) en forme de coeur dont la tige s'enroule autour du tronc de l'arbre.
Cette légende explique l'origine de l'ancienne coutume des Vietnamiens de mastiquer des feuilles de bétel mélangées à de la chaux et de la noix d'arec. Des feuilles de bétel et des noix d'arec font obligatoirement partie des cadeaux de mariage : elles symbolisent l'union éternelle.
Les grandes eaux ne peuvent éteindre l'amour et les fleuves ne le submergeraient pas (le Cantique des cantiques).
Le Lotus.
Plante aquatique vivace originaire des régions tropicales d'Asie,
le lotus appartient au genre Nelumbo de la famille des nénuphars (Nymphaeaceae).
Ses racines grimpantes poussent dans la vase et ses longues tiges portent des feuilles circulaires d'environ 50 cm de diamètre.
Ces feuilles, en forme de bouclier, flottent au-dessus de l'eau.
On pensa tout d'abord que le lotus appartenait à la famille des lis des étangs (Nénuphars), mais on lui a maintenant attribué un genre propre et il est classifié en deux espèces selon sa répartition géographique :
le lotus d'Asie du Sud (Nelumbo nucifera) et le lotus d'Amérique (Nelumbo lutea).
Tôt le matin en plein été, les grandes fleurs roses, rouges, blanches ou jaunes des lotus s'épanouissent, dressées au-dessus de l'eau sur d'épaisses racines. La fleur de lotus qui possède plus de vingt pétales a environ 10 à 25 centimètres de diamètre et son parfum est pur et rafraîchissant.
celles de la civilisation de l'Indus et le lotus fut vénéré en tant que "Mère de toutes les créations", car l'on pensait qu'il avait donné naissance aux divinités. On croit également que Brahma, principal dieu du panthéon hindou, est issu du lotus.
Dans le Bouddhisme, le lotus symbolise "un état de total désintéressement" qui est le fondement des enseignements de Sâkyamuni. Le caractère sacré attribué au lotus s'explique principalement par la pureté de ses fleurs jaillissant admirablement des eaux troubles.
Le lotus symbolise également le Nirvana. Le culte hindou centré sur le lotus s'étendit finalement à de nombreuses autres cultures et devint le principe de doctrines religieuses comme le Lotus Sutra bouddhiste qui est encore aujourd'hui un enseignement spirituel très influent.
La fleur de lotus est considérée comme l'une des plus belles fleurs du monde et son parfum est subtil.
En Inde, on compare souvent les belles femmes à des fleurs de lotus et on les appelle Padmin, ce qui signifie "Dame du Lotus".
En 1951, l'une des trois graines d'un lotus vieux de 2.000 ans découvert dans la région Kemigawa de la Préfecture de Chiba (Japon) a fleuri. Depuis, elle est connue pour être "la plus ancienne fleur du monde".
Confucianisme
- Confucius
Est né en 551 avant notre ère dans une famille noble appauvrie.
Orphelin de père à 3 ans, il doit aider sa mère, et pourtant il se passionne pour les études.
A 22 ans, il ouvre une école.
A partir de 34 ans, et pendant plus de 20 ans, il a conduit ses disciples partout, dans tous les pays de la région pour propager ses idées et trouver un souverain qui les mettrait en pratique.
Il y a des endroits où on le respecte mais souvent, on l’ignore, sans s’occuper ni du maître, ni des disciples.
Parfois, il est même emprisonné, et menacé de mort, et personne ne met sa doctrine en pratique.
A l’âge de 51 ans, de retour au pays, il est gouverneur de la citadelle.
L’année suivante, il obtient le grade de Mandarin chargé de la justice avant celui de Premier dignitaire.
3 mois après, son pays connaît la prospérité, mais des calomnies ont semé la discorde dans la Cour et, un fois encore, il est obligé de s’en aller.
A l’âge de 68 ans, il revient dans son pays, continue à former des disciples et se met à rédiger des livres.
Il meurt à 73 ans.
Quatre livres classiques
- Livres des discussions et des commentaires (Luan ngu)
Les entretiens rassemblent les propos de Conficius.
- Leçons aux disciples
- Conversations avec les philosophes et les hommes d’Etat
Enseigne la morale pratique de l’homme.
b. Livre de la Grande Etudes (Dai hoc)
Qui donne les principes de la sagesse
Traite de la vertu de l’homme supérieur qui consiste en
- Se perfectionner
- Gérer sa famille
- Gouverner le pays
- Pacifier le monde
- Approfondir sa connaissance de la nature (cach vat)
- Creuser ses connaissances
- Etre sincère
- Avoir le coeur droit
- Avoir le sens de l’humanité
- Avoir le courage dans l’accomplissement du bien
- Teneur fondamentale
La base du confucianisme est une théorie politique qui vise à organiser la société.
Pour une organisation efficace de la société : ce qui est primordial est de former des administrateurs- dont l’idéal est représenté par l’ Homme supérieur- homme de bien, gentilhomme.
- Pour devenir Homme de bien, il faut savoir se perfectionner moralement. Il y a 3 critères principaux :
- Réussir sa voie de la sagesse : Comprend 5 règles- 5 relations primordiales dans la
société (entre roi et sujets, père et enfant, mari et femme, les frères et les amis)
Dans la société, la meilleure façon de se comporter dans les relations avec les autres est de respecter l’entente sociale et le juste milieu sans partialité. (thien vi)
- Devenir vertueux
Selon Confucius, l’Homme de bien peut être considéré comme vertueux s’il possède 5 qualités
+ Humanité
+ Lucidité
+ Bienséance
+ Droiture
+ Loyauté
- Et doit encore connaître la poésie, l’histoire, les rites et la musique
Il exige d’un administrateur d’être non pas un simple militaire, mais un homme cultivé sur tous les plans.
- Après le fait de se perfectionner, le devoir de l’Homme supérieur est de pratiquer les préceptes acquis, donc s’engager dans la politique, devenir mandarin.
- Gouverner avec humanité : Considérer les autres comme soi- même
Confucius considère l’humanité comme la notion la plus importante de la morale, de la vertu et la
base des rites et des arts.
Un jour Confucius a posé à ses élèves 2 questions : Qu’est-ce que la connaissance et la bienveillance ?
Le 1er : La connaissance permet d’être compris des autres et la bienveillance permet d’être aimé des
autres.
Le 2ème : La connaissance, c’est comprendre les autres et la bienveillance, c’est aimer les autres.
Le 3ème : La connaissance, c’est se comprendre soi-même et la bienveillance, c’est s’aimer soi- même.
Il est accord avec tous.
Il a dit une phrase très célèbre : Ne pas faire à autrui ce qu’on ne voudrait pas qu’on nous fasse à nous-mêmes ..
- Posséder la qualification, être capable.
C’est la correspondance entre le nom et l’objet
On peut résumer les points capitaux dans Livres du Confucianisme en quelques mots : Se perfectionner, gérer la famille, gouverner le pays et pacifier le monde.
HARMONIE
La bonne conduite consiste à être sincère en tout, et unir notre âme à la volonté universelle.
C’est faire aux autres ce que nous aimerions qu’ils nous fassent.
Où que tu ailles, va-t-en avec tout, porte-le à côté de ton coeur
Transporte une poignée de terre chaque jour, tu finiras par avoir une montagne
Ne pas corriger nos fautes, revient à commettre les mêmes erreurs.
Toutes les choses ont leur beauté, mais tout le monde ne sait pas les voir.
Tu dois avoir la tête toujours froide, le coeur toujours chaud et la main toujours ouverte.
Un peu d’argent enlève les soucis, beaucoup les attire.
Exige beaucoup de toi et espère peu des autres.
HANOI et ses sites :
Avec de magnifiques temples, des pagodes et des vestiges historiques très anciens, son quartier colonial français, Hanoï est considérée comme le centre culturel du Vietnam.
A sa montée au trône en 1010, le roi Ly Thai Tô avait ordonné le transfert de la capitale depuis Hoa Lu, ouvrant une histoire millénaire de Hanoi.
Selon la légende, à son arrivée à la citadelle, le roi aurait vu un dragon prenant son essor. La citadelle de Dai La fut renommée Thang Long (le dragon prenant son envol)
Les rois prédécesseurs An Duong Vuong, les deux Soeurs Trung, Ly Nam Dê et Ngô Quyên avaient choisi la zone de l’actuelle Hanoi pour installer la capitale vietnamienne.
+ Thang Long sous la dynastie des Ly (1010-1225)
En 1010, après son accession au trône, Ly Công Uân, qui régna sous le nom de Ly Thai Tô, déplaça la capitale de Hoa Lu (à 120 km au Sud de Ha Noi), considérée comme trop petite, à Dai La et décida de renommer la citadelle de Dai La en Thang Long . Avec ses “théories sur le développement” et sa vision nationale, Ly Công Uân choisit le terrain le plus favorable du pays pour construire un centre politique, socio-économique et culturel.
Sous la dynastie des Ly, la citadelle de Thang Long comprenait trois murailles concentriques. La muraille extérieure fut baptisée “Dai La”, et celle de médiane “Hoang Thanh”, derrière laquelle se trouvaient le palais royal et le siège de la Cour. L’un des aspects caractéristiques de l’ancienne capitale fut de profiter au maximum des conditions naturelles et de créer une harmonie architecturale. Ses ouvrages étaient constitués d’un ensemble architectural de style modeste et adapté au climat du Vietnam.
En 1070, les Ly créèrent le Temple de la Littérature, puis l’Ecole du prince héritier, transformée par la suite en Quoc Tu Giam, la première université nationale.
De suite, après la récupération de l’indépendance, les Ly posèrent les bases de l’oeuvre culturelle et éducative, créant une éducation universitaire et plusieurs secteurs scientifiques, ouvrant ainsi l‘ère de la civilisation de Dai Viet (Grand Viet). Thang Long se développait pour devenir le plus grand centre politique, économique et culturel du pays.
Hanoï (en vietnamien Hà Noi, c’est-à-dire « la ville à l`intérieur de la boucle du fleuve» est la capitale du Viêt Nam, située sur le delta du fleuve Rouge qui charrie ses eaux boueuses vers le golfe du Tonkin. En 2009, sa population est estimée à plus de six millions d’habitants. Ces derniers sont appelés les Hanoïens. Mais la ville n’est pas la plus grande du Viêt Nam, elle est largement dépassée par sa puissante rivale du sud Hô-Chi-Minh-Ville, qui reste toujours le poumon économique du pays.
Hanoi, au fils des noms
- Jusqu`au VIIIe siècle : le village du Nombril du dragon
- 607 : Songping
- 866-1009 : Thang Long (le dragon qui s`élève)
- 1397-1407 : Dong Do (la capitale de l`est)
- 1407-1430 : Dong Quan
- 1430- 1788 : Dong Kinh
- 1805-1831 : Thang Long (la Prospérité croissante)
- De 1831 à nos jours : Ha Noi (à l`intérieur de la boucle du fleuve)
Terre ancienne, la terre de Hanoi a été formée par les alluvions du Fleuve Rouge et de ses affluents, c’est pourquoi la ville est intimement attachée au Fleuve comme l’enfant à sa mère. Le Fleuve Rouge était appelé jadis le Fleuve Cai (Fleuve Mère), il traverse la ville sur 40km
La capitale de Hanoi est également traversée par la rivière Duong, les fleuves et rivières Cau, Ca Lo, Day, Nhue, Tich, To Lich et Kim Nguu. La rivière To Lich est très souvent citée dans des œuvres littéraires de l’ancienne Hanoi comme une ville rivière traversant le cœur de la ville. De nos jours, la rivière To Lich et la rivière Kim Nguu ne sont plus qu’un système d’évacuation des eaux. Le gouvernement a élaboré un plan de réaménagement de ces dernières pour rendre toutes ses beautés à la ville.
Hanoi, compte de nombreux monuments et vestiges culturels millénaires intimement reliés à l’histoire du Vietnam et à ses légendes. On peut visiter le temple de la Littérature, Van Mieu-Quoc Tu Giam, la première université du Vietnam qui a formé des milliers de lettrés talentueux ; la pagode du Pilier unique, la pagode Tran Quoc, de nombreux musées…..
Hanoi est un nœud de transport aérien, ferroviaire et routier du Vietnam. Elle est à 1 710km de Hô Chi Minh-Ville, 763km de Danang, 658km de Huê, 480km de Dien Bien Phu, 153km de Thanh Hoa, 165km de la baie d’Halong, 103km de Haiphong et 91km de Ninh Binh.
L’aéroport international de Noi Bai se trouve à environ 35 km du centre-ville. C’est l’un des deux plus grands aéroports du pays assurant des vols intérieurs et extérieurs. De l’aéroport au centre de Hanoi, il faut environ 45 minutes en taxi .
Le Vieux Quartier Hoan Kiem - quartier des “36 rues et corporations” - est le cœur historique de la cité marchande vieille de près de 1000 ans.
Le quartier porte les traces de son histoire. Les noms des rues rappellent toujours les marchandises qui y étaient produites ou qui le sont toujours : la rue de la soie, la rue du coton, la rue du fer, la rue du sucre, …
Le tissu urbain reflète l’ancienne organisation urbaine en 36 hameaux de corporations. Cette organisation spatiale et sociale se retrouve dans la présence d’un patrimoine immatériel exceptionnel - l’exercice de métiers anciens et la présence de nombreuses activités de proximité traditionnelles dans les rues.
Ainsi, l’espace urbain est très animé : des artisans travaillent dans la rue, des petits restaurants, des vendeurs de marchandises et les étalages des magasins occupent les trottoirs.
De plus, il subsiste un patrimoine architectural riche . De nombreux bâtiments anciens en témoignent : des maisons d’habitation de grande valeur, des maisons communales, des temples et des pagodes. L’architecture du quartier est marquée en particulier par trois styles : les constructions traditionnelles vietnamiennes et chinoises, l’architecture coloniale française et le style art-déco.
Aujourd’hui, le Vieux Quartier profite du développement économique et de l’arrivée d’un nombre grandissant de touristes : des cafés, des restaurants, des magasins de souvenirs artisanaux et des petits hôtels ont vu le jour. Certains métiers, comme l’artisanat de la soie et de la joaillerie, ont connu un nouvel essor.
Les hanoïens sont attachés à l’histoire de leur ville et à leur patrimoine qui se dégrade aujourd’hui en raison d’un contexte économique en pleine évolution. Afin de préserver le patrimoine du Vieux Quartier, le Ministère vietnamien de la Construction a décidé dès 1995 le principe de la conservation et de la restauration du Vieux Quartier.
Situé à 2 km à l’ouest du lac Hoan Kiem, le mausolée de Hô Chi Minh constitue un véritable lieu de pèlerinage en l’honneur du «père de la nation».
Il fut construit entre 1973 et 1975, à l’emplacement même où, en 1945, Hô Chi Minh, alors à la tête du parti communiste révolutionnaire, fit son discours de déclaration de l’Indépendance du Vietnam. D’allure massive et géométrique, ce bâtiment ressemble étrangement à celui de Lénine à Moscou.
A l’intérieur, se trouve la dépouille embaumée de Hô Chi Minh, mort en 1969. L’embaumement, qui dura près d’un an, fut exécuté par le soviétique Sergai Debrov, et ce dans une grotte, à l’abri des bombardements américains.
Par ailleurs, il faut savoir que ce mausolée va à l’encontre des volontés d’Hô Chi Minh. Celui-ci désirait, en effet, être incinéré - car il jugeait que « la crémation était bonne pour la terre en plus d’être hygiénique » - et que ses cendres soient réparties dans trois urnes placées au sommet de trois collines du pays, une première dans le Nord, une seconde dans le Centre et la dernière au Sud.
Quoiqu’il en soit, vous aurez la possibilité d’observer la dépouille d’Hô Chi Minh, installée dans un cercueil vitré, protégé en permanence par des gardes en uniforme blanc .
Le Vieux Quartier Hoan Kiem – quartier des “36 rues et corporations” – est le cœur historique de la cité marchande vieille de près de 1000 ans
Il n’existe pas dans le monde beaucoup de capitales aussi vieilles que Hanoi où chaque coin de rue, chaque vestige, rappelle son histoire millénaire.
Le quartier porte les traces de son histoire. La structure sociale et politique de la corporation reproduisait le modèle du village traditionnel rural dont les habitants étaient issus. Chaque corporation regroupait son activité et habitat le long des digues, en formant des hameaux fermés par des portes .Les noms des rues rappellent toujours les marchandises qui y étaient produites ou qui le sont toujours : la rue de la soie, la rue du coton, la rue du fer, la rue du sucre..
Avec le passage à l`économie de marché, le vieux quartier change. De nouvelles activités commerciales s`y développent et tout le quartier devient, suite à l`explosion de toutes sortes de petits commerces, un gigantesque centre commercial. On y voit hôtels, cafés, restaurants, épiceries, boutiques de tissus…Mais derrière cet aspect moderniste, le vieux quartier reste le lieu où se fait sentir avec force les traits les plus caractéristiques de Hanoi. L`étroitesse des rues et la densité humaine incroyable donnent à ce quartier une ambiance particulièrement vivante dans laquelle les relations humaines se nouent facilement.
Le temple de Ngoc Son, dont le nom signifie Montagne de Jade, occupe le plus grand îlot du Lac de l`épée restituée, pièce d`eau couleur émeraude, en plein centre de la ville.
La Pagode de Ngoc Son se trouve sur l’îlot du mont de jade ( đảo Ngọc ) dans le lac de l’épée restituée ( Hồ Hoàn Kiếm ). Il fut construit sous la dynastie des Trần ( 1225-1400 ) dans le but de vouer au culte du héros national Trần Hưng Ðạo et des grands maîtres déifiés de la littérature . On trouve sur les deux côtés du portique frontal deux caractères chinois “Phúc ( Bonheur )” et “Lộc ( Prospérité )” établis selon les modèles tracés par l’illustre lettré du XIXè siècle Nguyễn Văn Siêu. Derrière ce portique, se trouvent la tour du pinceau et le socle de l’encrier en l’honneur de la civilisation de la nation vietnamienne suivies par un pont peint en pourpre et connu sous le nom poétique “Thê Húc ( cầu đón nắng ban mai ) ( Au devant des lueurs matinales )”. C’est sur cet îlot que les gens talentueux ont eu, à travers des paysages extraordinaires de l’inspiration pour laisser des vers immortels tels que ceux-ci:
Gươm rớt khí thiên ngời tựa nước
Văn hoà trời đất thọ tây non
Reflétant l’âme sacrée de la nation, l’épée miroite comme les ondes de la rive
en accord avec le Ciel et la Terre, les lettres perdurent avec l’âge des montagnes
Site d`un ancien Palais de plaisance des Seigneurs TRINH du 14ème au 18ème siècle, le temple est devenu au 19ème siècle une pagode consacrée à Bouddha puis un sanctuaire dédié au culte des divinités de la guerre (notamment le général TRAN Hung Dao, vainqueur des mongols au 13ème siècle), de l`esprit du sol, de la médecine traditionnelle et de la littérature.
Son accès se fait par le pont de bois laque rouge The Huc (Soleil levant), construit en 1585. Le chemin qui mène au temple est gravé de phrases écrites sur le mur, qui sont autant de maximes que l`on échangeait dans les milieux cultivés
On trouve à l`intérieur du temple une statue du maître de littérature avec deux mandarins lettrés. Bref, un véritable lieu de culte de la littérature qui, pendant des siècles, constituait la première voie d`accession à l`aristocratie. C`est également ici que l`on trouve le cadavre d`une tortue géante longue de 2,1 mètres, pêchée morte dans le lac dans les années 80 et dont l`âge est estimé à quelques centaines d`années. Cet animal et son prochain dans le lac, qui montre encore sa gigantesque tête une dizaine de fois par an, continuent de faire vivre la légende de l`épée restituée.
Le lac de l’Épée (lac de Hoan Kiem) représente un millénaire d’histoire, d’âme et de sentiments. On l’appelait autrefois Luc Thuy (Eaux vertes), car il contenait une algue qui lui donnait cette couleur verte à longueur d’année. Une légende mythique et romantique a intégré le lac à un poème fantastique. Au XVe siècle, Lê Loi, le héros aux pieds nus de la terre de Lam Son, prit les armes pour lutter contre les envahisseurs Mings. Un jour, dans les prises d’un filet de pêche, il trouva une épée précieuse, avec laquelle il conquit par la suite l’indépendance nationale après avoir passé plus de 10 ans de temps difficiles. Puis, un jour, alors qu’il se promenait en bateau dragon sur le lac des Eaux vertes, le roi vit surgir une énorme tortue dorée, qui nagea dans les traces du bateau. Alors, il sortit la précieuse épée et la jeta à la tortue. Celle-ci l’attrapa au vol dans sa bouche et replongea dans les profondeurs du lac. Le roi pensait que le génie de la tortue était venu lui demander de restituer l’épée pour la ramener vers les cieux et la terre. Il changea d`emblée le nom du lac, appelé jusqu`alors « Lac d`émeraude » en raison de la couleur verte de l`eau.
C’est depuis ce temps que lac est appelé Ho Hoan Kiem (lac de l’Épée restituée)
Le Lac de l‘épée Restituée est sans doute la première image que le mot Hanoï évoque chez les hanoiens habitant loin du pays et la première source d`inspiration des romantiques.
Cette légende suscite des interprétations très diverses. Les uns y voient toute la philosophie du bouddhiste qui veut que tout ait une fin et qu`il faille savoir rendre les choses à qui elles appartiennent. Pour les autres, l`histoire traduit le tempérament pacifique du peuple vietnamien, qui ne prend les armes que lorsqu`il y est forcé.
Dressée sur un îlot au milieu du lac, Thap Rua, la tour de la Tortue sert souvent d’emblème à Hanoi. Les bords du lac ombragés d`arbres centenaires connaissent une grande activité dès très tôt le matin, lorsque les habitants viennent y faire la gymnastique. Dans la soirée, il est un des lieux de rendez-vous les plus fréquentés par les amoureux
Située sur la rue Dien Bien Phu de l’arrondissement de Ba Dinh, près de la place de Ba Dinh, la tour du Drapeau de Hanoi est un monument architectural bâti au XIXe siècle.
Un des rares monuments architecturaux de ville ayant échappé à la destruction décidée par le gouvernement colonialiste français dans les années 1894 – 1897, la tour était utilisée par les militaires français comme poste d’observation et de liaison entre le poste de commandement et les postes aux alentours, le jour par des signaux et la nuit par des lampes.
Très jolie tour octogonale, bâtie en briques rouges, aux multiples ouvertures blanches (39 rosaces et 6 éventails). Elle a été édifiée sur un socle pyramidal à base carrée à 3 niveaux de hauteurs différentes reliés entre eux par des escaliers, extérieurs ou intérieurs, et portes.
De l`autre côté de l`avenue passant au pied de la tour, se trouve un parc très arboré où trône une statue de Lénine. C`est également à proximité que se trouve le musée de l`armée, intéressant à visiter pour des informations historiques (armes, documents, photos, maquettes, films).
Construit en 1070 sous le règne du roi LY Thanh Tong, le temple de la littérature est la première université du Vietnam.
Longtemps connu sous le nom de Collège impérial, il a été tout d`abord réservé aux princes et aux fils des très hauts dignitaires avant de se démocratiser en accueillant, à partir du 15ème siècle, quelques étudiants provinciaux méritants mais désargentés, dont les études sont prises en charge par la Cour.
On y enseignait pensée et morale confucéennes à partir de quatre livres classiques (La Grande étude, le Juste Milieu, les Entretiens et les ouvrages de Mencius) et les cinq livres canoniques (Les Odes, les Annales, Le Livre des Mutations, le Livre des rites et les Annales des printemps et automnes).
Sous le règne de LE Thanh Tong (1460-1497), le Collège a connu son apogée et comprenait des pensionnats, des salles de conférences et une bibliothèque. Il devint donc une grande école d`administration et un centre des lettres, passerelle entre le monde savant et celui de l`administration.
Situé face au musée des Beaux-Arts, le Temple de la littérature – également connu sous le nom de Van Mieu – constitue le plus grand édifice du genre à Hanoi. De même, certains diront qu’il est la représentation la plus aboutie de l’architecture vietnamienne traditionnelle.
Il fut construit en 1070, à l’initiative de l’empereur Ly Tong, pour vénérer Confucius – philosophe chinois, à l’origine d’une des trois religions principales de Chine et dont la doctrine était fondée sur le perfectionnement moral de l’être humain.
Dès son édification, le temple servit de centre intellectuel et spirituel. Tout d’abord réservé à la famille royale et aux grands mandarins, l’école devint accessible au peuple tout entier. Mais le droit d’entrée passait nécessairement par la réussite à un examen difficile, fondé sur le talent, les compétences et l’engagement loyal envers le pouvoir impérial.
Mais, lorsque Hanoi fut privée de son titre de capitale au XIXème siècle, cette institution devint le Temple de la Littérature, nom actuel du lieu. Malgré tout, on le considère encore aujourd’hui comme la première université nationale.
Visite du Temple de la Littérature
L’entrée du Temple de la Littérature s’effectue par son extrémité Sud. L’ensemble architectural se compose en réalité d’un temple et de plusieurs bâtiments, le tout s’articulant autour de cinq cours intérieures successives.
Après avoir passé la porte Cong Van Mieu Mon - surmontée de dragons - puis traversé une première cour, on franchit la porte Dai Trung avant d’entrer dans une seconde cour remplie de manguiers. C’est alors que l’on se retrouve face à un premier pavillon, celui de Van Khue Gac, construit en 1805 et consacré à la « Constellation de la littérature ».
La troisième cour comporte 82 stèles (sur les 117 d’origine), alignées tout autour d’un bassin de forme carrée, connu sous le nom de Thieu Quang (« puits à l’état céleste » en français). Sur ces différentes stèles sont gravés les noms des lauréats des examens de mandarinat qui avaient lieu une fois tous les trois ans.
La quatrième cour renferme un pavillon, Khue Van Cac, édifié en l’honneur du prodige de littérature du même nom.
Et, ce n’est finalement que dans la dernière et cinquième cour que se tient le sanctuaire proprement dit, appelé Dai Bai Duong (« Grande Maison des Cérémonies » en français).
Surmonté de quarante piliers à l’extérieur, le bâtiment est paré à l’intérieur : buffet d’autel, entouré de statues de tortues et de grues, des brûle-parfums et des candélabres. Une représentation statuaire de Confucius ainsi que des statues de quatre de ses disciples complètent ces ornements.
Le pont Long Bien,.
Il fait partie des très nombreuses structures métalliques qui ont été construites dans le style Eiffel, que l’on retrouve aussi à Dalat. Réservé aux piétons, aux deux roues et à la circulation ferroviaire, ce pont constitue une promenade privilégiée permettant de contempler le Fleuve rouge en toute tranquillité et de sentir les appels du passé.
Au jour de son Millénaire, le 10 octobre 2010, Hanoi disposera de cinq points franchissant le fleuve Rouge, mais le vieux pont Long Bien reste le pont historique de la capitale, symbole de Hanoi.
Le pont Long Biên, appelé anciennement pont Paul-Doumer, se trouve à Hanoï et permet à la voie ferrée de franchir le fleuve Rouge vers Lào Cai pour ensuite se diriger vers le Yunnan.
Il a été construit en 1898 à l'époque de l'Indochine française par l'entreprise Daydé & Pillé, société absorbée depuis par le groupe Eiffel, et terminé en 1903.
Le gouverneur général de l'Indochine, Paul Doumer, grand promoteur des transports ferroviaires, lui avait laissé son nom. À l'indépendance, le pont a été renommé le pont Long Biên. Les Hanoïens y restent très attachés.
La rapidité de cette construction est exceptionnelle vu l'éloignement géographique de la France et la faiblesse de la sidérurgie locale de l'époque. Ce fut donc une véritable prouesse logistique.
C'est un pont de type à poutres en porte-à-faux d'une longueur totale de 1 680 m.
Un certain manque d'entretien et surtout les intenses bombardements qu'il a subi de la part des États-Unis lors de la guerre du Viêt Nam, s'ils n'ont jamais pu le détruire définitivement, ont sérieusement mis à mal sa structure. Des piles ont ainsi été ajoutées pour le consolider.
Temple de Quan Thanh
Située au nord de la vieille ville sur les berges du lac Truc Bach, la pagode Quan Thanh fut édifiée au XIème siècle en l`honneur de Huyen Thien Tran Vu, dieu de la guerre et protecteur du pays pour les Vietnamiens. Elle se caractérise par une grande cloche en bronze, ajoutée à l`édifice en 1677.
Situé dans un coin de l’ancienne rue Cô Ngu, actuellement la route Thanh Niên, au bord des lacs de l’Ouest et de Truc Bach, le temple de Quan Thanh possède une bonne position et contribue à embellir ce quartier ancien et romantique de la capitale.
Selon la légende, il existe depuis le IXe siècle, au sud du fleuve Tô Lich. Après avoir fixé et élargi sa capitale Thang Long en 1010 (actuelle Hanoi), le roi Ly Thai Tô a fait déplacer ce temple au nord-ouest de la citadelle, à l’actuel endroit. Le temple est dédié au génie Trân Vu, un des « quatre génies gardiens des quatre points cardinaux de Thang Long ».
Son portique hiératique fut construit avec de gros blocs de pierre et doté d’un clocher à l’étage. Devant son portique se trouvent 4 fûts décorés de bas-reliefs de lionceaux, de phénix, de motifs de tête de tigre…, et à l’intérieur une large cour décorée d’un petit bassin de poissons dorés dans lequel est planté un petit rocher érodé.
Le temple comprend deux salles: celle extérieure est splendide avec un ensemble de piliers, de poutres et de portes laquées et dorées. Des deux côtés sont acrochés une plaque de bronze avec des lettres en argent du roi Thiêu Tri et un gong en bronze offert par un amiral de la dynastie des Tây Son en 1795. Dans la salle intérieure, se trouve la statue de Huyên Thiên Trân Vu en bronze noir, haute de 3,72 m et pesant 4 tonnes, dont la main gauche pratiquant des gestes culturelles, la main droite tient une épée où s’enroule un serpent. La statue est connue comme un chef-d’oeuvre de la fonderie de bronze des Viêt au début du XVIIe siècle avec des traits ingénieux, empreintes de l’art de la dynastie des Lê postérieurs (XVe-XVIe siècles). En outre, l’intérieur est dédié au culte de quatre généraux. Une autre statue assise dans le temple, est celle de Trùm Trong, un chef d’une corporation de fondeurs de bronze du village de Ngu Xa qui a réalisé la statue de Huyên Thiên Trân Vu. La statue fut réalisée par ses disciples et posée dans le même temple après sa mort, en signe de reconnaissance envers leur maître.
Ce temple est aussi célèbre pour ses bas-reliefs en bois dont les thèmes sont très diversifiés : quatre animaux sacrés (dragon, licorne, phénix, tortue), chauves-souris, poissons, bambous d’ivoire, chrysanthèmes, abricotiers, corbeilles de fleurs, calebasses, épées, activités des mondes céleste et terrestre…, sculptés d’une manière ingénieuse et imprégnés du style artistique de la dynastie des Lê postérieurs (XVe-XVIe siècles).
Le temple de Quan Thanh est non seulement un ouvrage d’une grande valeur historique et architecturale, mais encore un lieu de culte des Hanoïens d’aujourd’hui. Après près d’un millénaire, il est resté presque intact, plein de charme, au bord du romantique lac de l’Ouest et est présent dans le coeur de tous les Hanoïens.
Lac de l’Ouest et Pagode de Tran Quoc
La pagode Tran Quoc (Défense de la Patrie), pagode la plus vénérée du Vietnam, se dresse au bord du lac de l’ouest. Les étages de sa tour en briques symbolisent les étapes de la vie du Bouddha
Elle a été construite au 6e siècle sous le règne de Ly Nam Dê (541-548) dans le hameau de Yên Hoa, à proximité du fleuve Rouge, d’où elle a été déménagée en 1615 sur l’ancien site du palais Thuy Hoa et du temple Hàn Nguyên .
L’ensemble architectural d’aujourd’hui, résultant de l’importante restauration de 1815, comprend le porche, l`autel principal, la salle des hôtes, celle des ancêtres, les jardins des tours ¦sur un joli îlot, se réfléchissant dans le superbe lac du l`Ouest.
Cette pagode est un vestige historique et culturel important qui fait actuellement l’objet d’une réhabilitation par l’arrondissement de Tây Hô en l’honneur du Millénaire de Thang Long-Hanoi.
Les travaux seront achevés au 3e trimestre 2010, juste à l’occasion du Millénaire de la capitale.
Ho Tay, le lac de l’ouest est le vestige d’un ancien lit du Fleuve Rouve qui recouvre 583 hectares. Avec plus de douze kilomètres de pourtour, c ‘est le plus grand des sept lacs qui subsistent à Hanoi. Selon une légende, c’était l’emplacement d’un massif boisé qui servait de repaire à un renard à neuf queues ; ce monstre malfaisant fut noyé par le roi Dragon qui, en déchaînant les flots, creusa le lac. Après avoir été appelé le lac des Pluies, puis l’Etang aux flots tourmentés, il prit le nom moins imaginatif de lac de l’Ouest.
Sur ses bords s’élève la plus belle pagode de Hanoi, mais aussi la plus ancienne, Tran Quoc. Elle fût d’abord construite au VIe siècle (sous le roi Ly Nam De) sur la rive même du fleuve. Sous le nom de Khai Quoc (Fondation de la Patrie), c’était alors un monastère qui formait les moines supérieurs de la Cour. Au début du XVIIe siècle, lorsque la rive du fleuve se trouva trop menacée par l’érosion, la pagode fût reconstruite sur l’îlot du Poisson Rouge (Ca Vang) à l’emplacement d’un ancien palais d’été, comme en atteste une stèle de 1639. Elle prit alors le nom de Pagode de la Sauvegarde de la Patrie. Elle est typique des pagodes de cette époque, avec son architecture « Cong » (en forme de H renversé à l’intérieur) et «Quoc» (en forme de carré à l’extérieur ) et témoigne de l’apogée de l’art de la sculpture sur bois qui se développa à partir du XIe siècle. Les artisans de l’époque travaillaient sur du bois de jacquier qu’ils laquaient et doraient.
A l’intérieur, nous trouvons les composantes typiques de pagodes tonkinoises de l’époque, avec le Bai Duong (salle de culte), le Tam Bao (le sanctuaire) et deux galeries ou Thap Dien, mais aussi avec le mélange habituel des figures bouddhiques et taoïstes. Ainsi, dans la première salle, se dressent les deux inévitables Ho Phap, protecteurs de la loi bouddhique ; l’un symbolise la Méchanceté, l’autre la Sagesse.
Assimilés ici dans les croyances populaires aux protecteurs de la région, ils aidaient les âmes à passer l’examen pour accéder soit à l’enfer, soit au Ciel. On trouvera ensuite, dans les salles suivantes les statues classiques bouddhistes, dont un beau Bouddha dans le Nirvana, ainsi que l’autel de «Monsieur le Tigre», situé en dessous des saints bouddhistes, car il est le protecteur du Sol.
Après la prière , le fidèle va brûler ses offrandes en papier dans un petit four situé à l’extérieur.
Dans le petit cimetière, situé au nord du temple, sont enterrés les bonzes. On enterre d’abord les bonzes en pleine terre, puis au bout de trois ans on déterre les os, en prenant bien soin de ne pas perdre ( cela pourrait amener des malédictions sur la famille du défunt ), et on enterre ces os dans un stupa ( appelé «thap» ) à raison de quatre bonzes par stupa.
La Pagode au Pilier Unique est une pagode située dans le district de Ba Dinh, au nord-ouest de la ville de Hanoï au Viêt Nam. Elle a été construite par l’empereur Lý Thái Tông, qui régna de 1028 à 1054. Elle fut reconstruite au XIIIe siècle, détruite par les Français au XXe siècle et reconstruite par le nouveau gouvernement vietnamien. A l’origine elle était au centre d’un ensemble de pagodes, elle était plus grande et son pilier était en bois de teck de 1,25 m de diamètre et non en béton comme actuellement.
La pagode au pilier unique Chua Mot Cot a été construite en 1049 sous la dynastie des Ly. Anciennement dénommée Dien Huu (signifie le bonheur durable), la pagode qui symbolisait la longévité pour le deuxième roi Ly, épouse la forme d’un lotus en fleur perchée au sommet de sa tige. Elle fut conçue selon un rêve du roi Ly Thai Tong, qui régna de 1028 à 1054, dans lequel la déesse Bouddhisattva Avalokitesvara le conduisait jusqu`à un lotus, symbole de pureté.
La pagode actuelle au pilier unique est une reproduction miniature de l’ancienne construction bouddhiste.
Situé à 2 km à l`ouest du lac Hoan Kiem, le mausolée de Hô Chi Minh (Lang Chu Tich Hô Chi Minh) constitue un véritable lieu de pèlerinage en l`honneur du «père de la nation».
Il donne sur la place Ba Dinh, lieu historique où fut proclamée par le feu président, le 2 septembre 1945, l`indépendance du pays et la création de la République démocratique du Vietnam A l`intérieur, se trouve la dépouille embaumée de Hô Chi Minh, mort en 1969. L`embaumement, qui dura près d`un an, fut exécuté par le soviétique Sergai Debrov, et ce dans une grotte, à l`abri des bombardements américains.
La construction du mausolée ne répondait pas en fait au voeu de l`oncle Ho, qui souhaitait plutôt se faire incinérer (pour que ce soit propre, disait-il) et que ces cendres soient éparpillés dans les trois régions (le Nord, le Centre et le Sud), signe de l`unité du pays. La décision de construire le monument à l`époque est officiellement expliquée par la volonté des dirigeants du parti communiste du Vietnam de permettre aux vietnamiens, et plus particulièrement aux habitants du Sud jusqu`alors occupé par les américains, de voir le président en chair et en os et de lui rendre hommage.
A noter : quelques règles sont à respecter lors de votre visite du mausolée.
- Il faut être vêtu de manière « respectueuse » (bras et jambes couverts). De plus, les appareils photos ainsi que les sacs doivent impérativement être laissés au vestiaire (Ban To Chuc) gratuit, situé au n°8, Hung Vuong (à l`angle de Lê Hong Phong et de Ngoc Ha).
- A l`intérieur du mausolée, vous devrez rester silencieux, ne pas mettre les mains dans vos poches et ne pas vous arrêter devant la dépouille d`Hô Chi Minh.
La pagode Quan Su (Pagode des Ambassadeurs) fut érigée au XVIIème siècle, mais le bâtiment que l`on peut observer aujourd`hui date de la première moitié du XXème siècle. L`édifice est également surnommé « pagode des Ambassadeurs », en référence aux ambassadeurs des pays bouddhistes qui décidèrent sa construction sur leur lieu d`habitation. Encore en activité aujourd`hui, elle abrite l`institut des études bouddhiques.
L’Opéra de Hanoi
Construit en 1911, l’opéra municipal de Hanoi s’inspire de l’architecture de l’opéra de Paris.
Sa grande salle offre 900 places. Ce chef-d’œuvre culturel a été réalisé par les architectes Broger et Harloy. En 1997, avec l’assistance du gouvernement français, l’opéra a été remis à neuf. Il peut maintenant accueillir toutes sortes de variétés artistiques grâce à ses nouveaux équipements sophistiqués.
L’opéra donne sur une jolie place, au carrefour des axes Trang Tien et Hang Khay. C’est là que, le 17 août 1945, la population de Hanoi a assisté à l’apparition du drapeau rouge à étoile d’or au balcon du deuxième étage de l’opéra. C’est aussi le point de départ de la grande manifestation soutenant la Révolution d’Août.
A la saison des mariages (à partir du mois de septembre jusqu`à la fin de l`année), on voit régulièrement les mariés venir devant le bâtiment pour faire des photos, espérant sans doute que leur mariage durera aussi longtemps et restera pour toujours aussi beau que le bâtiment .
Musée d'Ethnologie
Le musée d’Ethnologie expose les objets, les images et une centaine d’extraits de films et de cassettes qui reflètent les activités de la vie quotidienne, les us et coutumes de 54 ethnies du Vietnam.
Situé dans un terrain de 3ha relevant de l’arrondissement de Cau Giay, le musée est inauguré à la fin de l’année 1997. Dès son ouverture, il a attiré l’attention de plusieurs touristes, des chercheurs culturels et ethnologiques venus de tous les coins.
Le musée d’Ethnologie expose 10 000 objets, 15 000 images blanches et noires et une centaine d’extraits de films et de cassettes qui reflètent les activités de la vie quotidienne, les us et coutumes de 54 ethnies du Vietnam. Une fois venue, les visiteurs auront l’occasion de découvrir et de mieux comprendre la culture multicolore de chaque région et de chaque ethnie du Vietnam grâce aux objets qui sont exposés simplement dans le musée.
Musée des Beaux-arts
Situé dans le district de Ba Dinh, le musée des Beaux-arts a ouvert ses portes en 1966. On y recense pas moins de dix mille œuvres, reproductions, peintures et dessins exposés à travers 16 salles réparties en une dizaine de sections : les minorités ethniques, époques néolithique, paléolithique et l'âge de bronze, époque féodale (XIe au XVIIIe siècle), sculptures–oeuvres du XIe au IXXe siècle, peinture folklorique, arts et technologies, beaux-arts avant la révolution d'août 1945, résistance contre les troupes françaises (1940-1954), de 1954 à nos jours.
Des expositions de céramiques, sculptures, laques ou peintures antiques sont également accessibles au public.
Musée de l'Histoire
La collection est exposée sur 2 étages et suit la chronologie. La première section porte sur la Préhistoire, du Paléolithique au Néolithique. La salle adjacente présente les anciennes civilisations Viets au temps des rois Hung, les fondateurs de la nation. Les objets exposés retracent le brillant développement de la culture vietnamienne de la fin du Néolithique au début de l’Âge de fer. On peut y admirer d’admirables tambours de bronze appartenant à l’ère Dong Son. On peut ensuite suivre les luttes continuelles pour l’indépendance entre le Ier et le Xe siècles, grâce à différents artefacts historiques illustrant les révoltes contre les envahisseurs chinois, successivement dirigées par les Sœurs Trung, par la Dame Trieu, Mai Thuc Loan, Ly Bon, Phung Hung et Ngo Quyen. Puis, l’on passe à la période d’indépendance féodale, qui s’est étendue du Xe au XIXe siècles, au fil des dynasties des Dinh, Lê antérieurs, Ly, Trân, Ho, Lê postérieurs, Mac, Tây Son et Nguyên. La dernière partie de la collection relate la victoire de la Révolution d’août 1945.
Les visiteurs du musée pourront acquérir une meilleure compréhension du long processus de défense et d’indépendance du pays. Le musée est ouvert du vendredi au mercredi, de 8h à 11h45 et de 1h30 à 5h30.
Musée de la Révolution
Ce musée présente les documents d'archives de la résistance vaillante du peuple vietnamien aux français, aux japons et aux américains de milieu du XIVe siècle jusqu'à l'année 1975.
Ce musée est établi depuis le mois d’août 1952. C’est un bâtiment de deux étages, utilisé à l’origine comme Département du Commerce. Il a été rénové et aménagé en 30 salles d’exposition, contenant plus de 40 000 pièces. La première salle introduit le Vietnam et le peuple vietnamien. Le reste de la collection présente:
- L’histoire du mouvement anticolonialiste français avant l’arrivée du Parti Communiste (1858-1930)
- Le mouvement nationaliste et la lutte du peuple vietnamien sous la direction du Parti Communiste (1930-1975)
- La construction et la défense de la République Socialiste du Vietnam (1976-aujourd’hui).
Le musée est ouvert de 8h à 11h30 et de 13h30 à 16h, du lundi au dimanche.
Musée des Crimes de guerre
Le musée des Crimes de guerre a ouvert ses portes au mois de septembre 1975. Les visiteurs peuvent y voir des objets fabriqués, des photos et des portraits documentant les crimes de guerre américains.
Ces documents illustrent le meurtre de civils, les effets des bombes chimiques, le massacre de prisonnier et les effets de la guerre dans le nord du pays. Les visiteurs peuvent aussi voir des bombes, des avions, des hélicoptères et des chars d'assaut dans les salles d'exposition. Des produits culturels vietnamiens sont aussi exposés dans des salles à l'extérieur du musée.
Au cours des vingt dernières années, plus de six millions de visiteurs ont franchi les portes du musée; près d'un million d'entre eux étaient des étrangers dont plusieurs américains.
Prison Hoa Lo
La prison Hoa Lo a été construite en 1899 par les colonisateurs français et les soldats vietnamiens y furent détenus. Actuellement, une partie de la façade principale est le musée des vestiges de Hoa Lo
On s’en doute, le musée de la prison Hoa Lo est installé dans une ancienne prison, en service de 1896 au départ des Français dans les années 1960, puis des Américains dans les années 1970.
Cette prison est désormais un complexe hôtelier, mais les promoteurs ont concédé à la mise en place d’un petit établissement muséographique en souvenir de cette tristement célèbre geôle vietnamienne.
Ironiquement surnommé « Hanoi Hilton » par les soldats américains faits prisonniers à l’époque de la guerre du Vietnam, l’établissement pénitencier était, en effet, réputé pour ses conditions de détention drastiques. A l’époque coloniale française, on dénombrait en effet plus de 2 000 détenus dans des locaux prévus pour 500.
Des instruments de tortures ainsi que des photos de prisonniers victimes de mauvais traitements y sont justement exposés.
Spectacle des marionnettes sur l' eau
Les marionnettes sur l’eau constituent un art populaire très répandu dans le delta du Fleuve Rouge. Né au 12ème siècle, ce théâtre fit partie sans doute, à l’origine, des rites d’invocation de la pluie chez les cultivateurs de riz en terrain inondé, avant de devenir un divertissement populaire. Il est généralement joué à l’occasion du Têt dans les mares situées devant les maisons communales, rassemblant les spectateurs de tout âge du village.
La scène est une étendue d’eau derrière laquelle se trouve la chambre des montreurs. C’est à partir d’ici que les marionnettistes, à moitié plongés dans l’eau et cachés derrière un rideau de bambou, manipulent les poupées par un mécanisme fait de perches, de tiges, de gaines et de charnières.
Un spectacle de marionnettes sur l’eau est animé par plusieurs « personnages ». Chacun de ces personnages (la marionnette) est un véritable oeuvre de sculpture populaire, différent des autres et revêtu d’un caractère propre. Le personnage le plus représentatif de cet art scénique est le petit TEU au corps arrondi et au sourire optimiste.
Le spectacle s’ouvre sous l’explosion des pétards, créant une atmosphère de fête
La représentation est annoncée par plusieurs roulements de tambours et le jeu d’un orchestre constitué en majorité d’instruments à percussion pour mieux rythmer les gestes des poupées. Dans le bruit des tambours, des crécelles, des cors en corne de buffle, des castagnettes de bambou, surgissent de l’eau des oriflammes qui forment deux rangées délimitant la scène à droite et à gauche.
Les personnages entrent et sortent de scène à travers le store de bambou, glissant gracieusement sur l’eau. Un double choeur, masculin et féminin, échange des questions et réponses en guise de commentaire. Le véritable meneur de jeu est la marionnette Teu, solide gars de la campagne. Il présente le programme et raconte les affaires du village. Bouffon, il critique les autres personnages, les tourne en ridicule, prodigue des conseils, provoque le rire. Optimiste est sensé, il se permet de décocher des flèches à la hiérarchie féodale.
Plusieurs numéros enchantent l’imagination populaire: danse des fées au son des flûtes, évolution des dragons crachant des trombes d’eau et de feu, ébats des phénix amoureux. Mais ce sont les scènes de la vie quotidienne qui font le charme d’un art scénique paysan: combat de buffles; la pêche (les poissons sautent hors du filet et renversent la barque où se trouvent l’homme et sa femme); la jeune mère qui s’arrête de tisser pour donner le sein à son nourrisson qu’elle endort ensuite par une berceuse nostalgique; le renard qui grimpe sur un arbre pour attraper un oiseau ou qui vole un caneton à un vieux couple ; le mandarin qui saute du palanquin pour enfourcher un cheval...Le répertoire comporte aussi des scènes tirées de l’opéra populaire chèo, de l’ancienne histoire du Vietnam et des classiques chinois ». C’est donc toute l’âme de la rizière vietnamienne qui s’exprime avec ses personnages, traditions, rituels, animaux familiers, dieux et génies divers.
Chaque numéro de marionnettes sur l’eau est un spectacle joyeux dans lequel humour et humanisme se mélangent. La vie pénible des rizières n’a jamais privé le paysan de sa joie de vivre ni de son sourire optimiste. C’est toujours ce sourire qu’on rencontre aujourd’hui, sur les chemins du Vietnam
À propos du culte des ancêtres -
La dernière nuit de l’année précédant la fête du Têt – se tient le cúng ông bà ou cérémonie aux ancêtres. Ces derniers sont invités à réintégrer la maison (rước ông bà ông vải) pour quelques jours, aujourd’hui souvent 3 ou 4, autrefois généralement 7. Des repas seront partagés avec eux jusqu’à la cérémonie de leur départ (tiễn ông bà ông vải). Il s’agit là d’une occasion particulière, celle de la nouvelle année, mais le culte des ancêtres existe au quotidien et de façon permanente. Rendre un culte aux ancêtres, thờ cúng tổ tiên, c’est les commémorer mais c’est aussi tout à la fois prier, faire des offrandes, prendre conseil ou les informer des évènements qui marquent la vie familiale.
L’immense majorité des foyers possèdent un autel des ancêtres. Actuellement, ce dernier se présente sous divers aspects, du plus impressionnant respectant à la lettre les codes traditionnels au plus modeste où de temps à autre la fumée de l’encens s’élève au milieu d’un bol de riz et de quelques fruits. A notre humble avis, les travaux spécialisés sur ce thème ont généralement négligé les différences sociales ; le culte des ancêtres dans une famille de mandarins à une époque où le confucianisme était l’idéologie officielle n’est pas complètement superposable au culte des ancêtres pratiqué dans une famille paysanne du début du XXIe siècle. Les bouleversements contemporains, tout autant ceux qui sont internes au pays que ceux que l’on range sous le terme peut-être trop commode de mondialisation, ont modifié l’étiquette classique du culte des ancêtres mais celui-ci reste un élément fondamental de la culture vietnamienne. Il n’est pas sans signification profonde que le Code de la famille de 1995 puisse permettre de réserver une part du patrimoine aux biens cultuels.
Il faut se garder ici de projeter la conception occidentale de la famille sur celle du Việt Nam. Ainsi il faut savoir que l’unité sociale de base correspondait à peu près à ce que l’on entend par la notion de clan, c’est-à-dire à un certain nombre de familles, nhà ou gia au sens étroit, se reconnaissant un ancêtre commun, thủy tổ. C’est cela qui explique encore aujourd’hui le nombre restreint de « nom de famille ». Dans la réalité pratique, il est plus compréhensible de parler de tộc. Ce dernier se déploie sur neuf générations, de là son nom sino-vietnamien cửu tộc, plus précisément quatre en ascendance et quatre en descendance. Il semble qu’aujourd’hui le culte des ancêtres tend à se « décentraliser », surtout en ville, mais traditionnellement le clan, le tộc possède un lieu de culte ancestral, từ đường, parfois appellé nhà thờ, situé chez le chef de la parenté du clan appelé le trưởng tộc.
Beaucoup d’auteurs inscrivent le culte des ancêtres dans le prolongement du confucianisme. Bien sûr, l’influence de Khổng tử (Confucius) et celle du Livre de la piété filiale, Hiếu Kinh en vietnamien, ont influencé le culte des ancêtres dans ses formes et ses éléments mais nous pensons qu’il ne se laisse cependant pas enfermer dans ce cadre lettré.
Au-delà des aspects rituels, le cœur du culte des ancêtres est la notion de piété filiale, hiếu. Le caractère ancien qui représente cette notion est explicite : sa décomposition montre un vieillard s’appuyant sur un enfant. Plus qu’une longue explication, voici l’histoire de Quách Cự, l’un des héros du populaire Les vingt-quatre exemples de piété filiale. Chacun de ces exemples est connu par un aphorisme. Celui de Quách Cự est le suivant : Pour sa mère enterrer son enfant, vị mẫu mai nhi en sino-vietnamien ou vì mẹ chôn con sous une forme plus compréhensible. L’histoire peut se raconter ainsi : « Il n’y avait pas à manger pour tout le monde. Quách Cự dit alors à sa femme : "Notre petit garçon mange tellement qu’il n’en reste pas assez pour notre mère. Nous pouvons encore avoir d’autres enfants, tandis que nous ne pourrons avoir d’autre mère". Ils se mirent alors d’accord ... pour enterrer leur enfant. Il commença à creuser un trou lorsque sa pioche rencontra une jarre remplie d’or. ». Le sacrifice exigé par le devoir de piété filiale est ici compensé mais il révèle une sorte d’inversion des valeurs relativement à celles qui déterminent le monde occidental. Il ne s’agit que d’une histoire mais nous sommes tant habitués à plutôt considérer nos parents comme les tuteurs et les garants de nos propres ambitions que cette représentation culturelle peut soulever une difficulté de sympathie. Il serait naïf de croire que la rencontre interculturelle puisse se réaliser sans que chacun ne questionne ses propres certitudes.
Si vous avez la curiosité de lire la majorité des guides de voyages concernant le Việt Nam, vous apprendrez d’abord que les Vietnamiens sont bouddhistes mais qu’en réalité le monde religieux vietnamien est la rencontre de trois courants : le taoïsme, le confucianisme et le bouddhisme. Une expression vietnamienne traduit cette réunion, tam giáo. Ensuite, on vous informera de l’existence de quelques minorités religieuses (chrétiens, caodaïstes, musulmans etc.), du culte des ancêtres et de l’existence de croyances animistes. De mon point de vue, cette catégorisation est critiquable et ne fait que refléter notre culturo-centrisme.
Le débat est ancien. Au milieu du XVIIe siècle éclata « la querelle des rites », expression qui qualifie une histoire mouvementée et pleine de rebondissements opposant les missionnaires jésuites en Chine et l’autorité papale. Les raisons de cette discorde sont nombreuses [1] âprement discuté l’autorisation ou pas du culte des ancêtres. Généralement les jésuites ne s’y opposaient pas mais les papes qui se succédèrent émirent des décrets contradictoires. Les uns y voyaient des coutumes civiles témoignant d’un simple hommage, les autres considéraient qu’il s’agissait d’une forme d’idolâtrie incompatible avec la théologie chrétienne. Après plus d’un demi-siècle, en 1704, Clément XI condamnera sans appel les rites chinois. Aujourd’hui, depuis Vatican II, l’église catholique tolère le culte des ancêtres et tend même à intégrer d’autres traditions, la fête du Nouvel An en est un exemple particulièrement significatif.
En 1999, le diocèse de Huế a organisé un colloque sur le thème du culte des ancêtres. À côté des religieux, des représentants marxistes de l’Institut de recherches religieuses de Hà Nội sont intervenus et si la plupart des commentateurs ont décrit une ambiance cordiale, ils ont aussi noté des débats très animés. On y a appris, selon une enquête réalisée en 1993 dans différentes villes du Việt Nam et rapportée par le professeur Đặng Nghiêm Vạn, que le culte des ancêtres est pratiqué par 88,9 % des catholiques de Hồ Chí Minh, 87,4% à Huế et 64,2 % par ceux de Hà Nội. Plus près de nous, dans l’officielle revue du Parti communiste, Nhân Dân du 13 mars 2007, le professeur Phan Ngọc affirmait que « le culte des ancêtres n’est pas une religion. ».
Le débat n’est pas clos mais quelles que soient les interprétations, le culte des ancêtres s’enracine dans les désirs, les angoisses et les fantasmes les plus anciens concomitants à l’émergence de notre condition humaine et à notre conscience de la mort. Il est la promesse que, à notre tour, nous pourrons être accueillis et honorés, au milieu de l’affection de nos descendants et des vapeurs subtiles des nourritures terrestres.
Il aurait fallu dire quelques mots de ces morts dont les circonstances du décès ou l’absence d’un culte conduisent à être des âmes errantes mais ce sera peut-être pour une autre fois.
Le guide du Vietnam, site d'accueil du forum Vietnam Voyage et Monde: Présentation du Vietnam
Le drapeau du Viêtnam:
L'étoile d'or rassemble les ouvriers, les paysans, les intellectuels, les jeunes et les soldats, sur le fond rouge de la révolution. Ce drapeau, dont l'origine remonte aux combats contre les occupants japonais en 1940, a été adopté par la République démocratique du Viêt Nam en 1955, puis par le pays réunifié en 1976
L'hymne du Vietnam:
Soldats vietnamiens, nous allons de l'avant,
Mus par une même volonté sauver la patrie.
Nos pas redoublés sonnent sur la route longue et rude.
Notre drapeau, rouge du sang de la victoire, porte l'âme de la nation.
Le lointain grondement des canons rythme les accents de notre marche.
Le chemin de la gloire se pave de cadavres ennemis.
Triomphant des difficultés, ensemble, nous édifions nos bases de résistance.
Jurons de lutter sans répit pour la cause du peuple.
Courons vers le champ de bataille !
En avant ! Tous ensemble, en avant !
Notre patrie vietnamienne est solide et durable.
Soldats vietnamiens, l'étoile d'or au vent
Conduisant notre peuple et notre patrie hors de la misère et des souffrances.
Unissons nos efforts dans la lutte pour l'édification de la vie nouvelle.
Debout ! D’un même élan, rompons nos fers !
Depuis si longtemps, nous avons contenu notre haine !
Soyons prêts à tous les sacrifices et notre vie sera radieuse.
Jurons de lutter sans répit pour la cause du peuple.
Courons vers le champ de bataille !
En avant ! Tous ensemble, en avant !
Notre patrie vietnamienne est solide et durable.
Le Viêt Nam est bordé au nord par la Chine, au sud et à l’est par la mer de Chine méridionale, à l’ouest par le Cambodge et le Laos. Son territoire actuel couvre une superficie de 325 490 km² et englobe les trois provinces issues du découpage colonial : Bac Ky (Tonkin), Trung Ky (Annam) et Nam Ky (Cochinchine). Le 17e parallèle a servi de frontière artificielle entre le nord et le sud du pays entre 1954 et 1976.
Sa capitale est Hanoï, tandis que sa principale métropole économique est Hô Chí Minh-Ville.
2. MILIEU NATUREL
Relief et hydrographie
À l’est de la péninsule indochinoise, le Viêt Nam occupe une longue bande de terre en forme de S qui s’étire sur 1 700 km du nord au sud. Sa largeur n’excède pas 300 km (50 km dans la région centrale). Le relief du pays est contrasté, alternant les montagnes et les hauts plateaux qui couvrent près des deux tiers du territoire, et les plaines où vivent 80 p. 100 de la population.
Au nord, les monts du Tonkin s’étendent en éventail de la frontière chinoise (province du Guangdong) à celle du Laos. Ils sont formés de massifs cristallins aux formes arrondies et de plateaux calcaires, entrecoupés de vallées profondes (orientées nord-ouest / sud-est), où les cours d’eau sont soumis à des crues soudaines.
Dans la plaine du Tonkin, qui donne son nom à la région, le débit du Sông Hông (fleuve Rouge) peut passer de 700 à 30 000 m3/s, après les pluies de mousson, et son niveau peut s’élever jusqu’à plus de 10 m en 24 heures. Le cours inférieur du fleuve et ses défluents ont été endigués. Son delta (14 000 km2) progresse de 100 m par an, immédiatement mis en culture. Le Sông Hông est primordial pour les agriculteurs vietnamiens puisqu’il a permis l’instauration de la riziculture, mais ses crues peuvent se révéler très dangereuses.
Entre les vallées du Sông Hông et du Sông Da (rivière Noire), des rochers abrupts forment un rempart où culmine le Fan Si Pan (3 143 m), le plus haut sommet du pays. Au nord-est du Sông Hông, à partir de Cao-Bang et Lang Son, une dépression parsemée de reliefs karstiques et de pitons rocheux donne son aspect caractéristique à la baie d’Along qui s’ouvre sur le golfe du Tonkin. La région côtière est constituée de plaines alluviales, de lagunes et de deltas débouchant sur la mer de Chine.
La cordillère Annamitique est l’épine dorsale du pays. Constituée de chaînons dissymétriques, elle s’étire du nord-ouest au sud-est, des confins du Laos au Quang Nam, sur le 16e parallèle. Inclinée en pente douce vers les plateaux intérieurs, elle domine les plaines littorales qui bordent la mer de Chine méridionale, à l’est. Des cols peu élevés, Mu Gia et Ai Lo (350 m), permettent une communication assez aisée entre les deux versants.
Une série de hauts plateaux (50 000 km2) commence au sud du Quang Nam et se termine par un rebord escarpé en lisière de la Cochinchine. Leur structure est complexe, cristalline dans le massif du Ngoc An, qui culmine à 2 598 m, et basaltique dans le Kontum, le Pleiku, le Dac Lac et le Dalat.
La Cochinchine est occupée essentiellement par une plaine basse et alluvionnaire formée par le delta du Mékong (Nam Bô, 67 000 km2). Deuxième grand fleuve du Viêt Nam, le Mékong est aussi le cinquième fleuve d’Asie. Son tracé irrégulier traverse le Cambodge, le sud du Viêt Nam et se déverse dans la mer de Chine méridionale en formant plusieurs bras qui alimentent la plaine des Joncs.
En règle générale, les sols limoneux des plaines sont très fertiles tandis que les montagnes sont souvent couvertes de latosols (latérite). Peu propices à l’agriculture quand ils sont formés sur des roches mères acides, ces sols rouges comptent parmi les meilleurs du Viêt Nam et sont utilisés pour les plantations d’hévéas lorsqu’ils sont formés sur des roches mères basaltiques.
Climat
Le climat du Viêt Nam varie selon les régions, en fonction de l’altitude et de la latitude. Il est tropical au nord et subtropical au sud.
Comme les autres pays de l’Asie du Sud-Est, le pays est soumis au régime des moussons, caractérisé par des étés chauds et pluvieux. Le phénomène de mousson se combine à l’action des cyclones tropicaux qui jouent un rôle essentiel dans la distribution des pluies. En effet, les typhons, responsables des maximums pluviométriques, abordent le littoral oriental à des époques différentes de l’année : en juin-juillet pour le nord du pays ; en août pour le Viêt Nam central ; puis en septembre-octobre pour le sud.
La moyenne des précipitations dépasse 1 500 mm par an. Sur les plateaux protégés de l’influence de la mousson et des cyclones par le rebord de la cordillère Annamitique, les précipitations atteignent 3 000 mm par an et peuvent dépasser les 4 000 mm dans certaines régions.
À Hanoï, une longue saison sèche précède la saison humide, qui s’étale de juin à septembre (1 746 mm). Les hivers sont très frais, la moyenne minimale des températures atteignant à peine 16 °C, en janvier, phénomène exceptionnel à cette latitude. Des pluies fines et humides, quasi journalières, sont également enregistrées de février à avril. Les contrastes thermiques diminuent dès que l’on franchit la porte d’Annam, au centre du pays. Dans les zones méridionales où l’influence équatoriale se fait sentir, la saison sèche est plus chaude, avec des moyennes mensuelles oscillant entre 25 et 28 °C.
Végétation et faune
Au Viêt Nam, la végétation se caractérise par une forêt tropicale dense à feuilles vertes persistantes, déciduales (caduques) dans les régions de plateaux. Toutefois, l’action de l’Homme, la déforestation à usage domestique et agricole (bois de chauffage, agriculture sur brûlis) ainsi que l’usage massif de défoliants par l’armée américaine pendant la guerre ont modifié le couvert végétal, transformant dans certaines zones la forêt tropicale en savane.
L’essence principale est le teck, surnommé « bois de fer ». Il est réputé imputrescible et est employé pour la construction. Il existe également une grande variété de pins et des arbres à larges feuilles (vignes et bambous).
La faune vietnamienne, très riche, est similaire à celle des autres pays du Sud-Est asiatique. Les grands mammifères comme l’éléphant et le tigre d’Indochine sont encore présents.
3. POPULATION ET SOCIÉTÉ
Démographie
Les Vietnamiens, originaires des montagnes de Chine méridionale, se sont imposés aux populations mélanésiennes et indonésiennes au cours du Ier millénaire av. J.-C. et représentent aujourd’hui 88 p. 100 de la population. Mais il existe une cinquantaine de petits peuples, répartis sur tout le territoire. Parmi les minorités du nord, certaines sont sédentaires (Thaïs, Muongs), d’autres semi-nomades (Tibéto-Birmans, Miao-Yao). Elles diffèrent par la langue et souvent par la répartition de leur habitat. Ainsi, au Tonkin, les Thaïs occupent toujours les premières pentes des zones montagneuses ; puis, entre 300 et 800 m vivent les Mans ; enfin, à partir de 900 m sont établies les tribus Meos. Dans le Centre vivent encore des Proto-Indochinois, les Mois (Jarai, Ede, Bahnar, Sedang et Mnong), qui occupent les hauts plateaux. Au sud, dans la plaine du Nam Bô, subsiste une importante minorité khmère ainsi que des Chinois, concentrés dans la ville de Cholon (rattachée à Hô Chí Minh-Ville).
La population du Viêt Nam s’élevait à 48,1 millions d'habitants en 1975 ; elle comptait 84,4 millions d'habitants en 2006. La croissance annuelle continue à augmenter, après un léger infléchissement (2,38 p. 100, entre 1990 et 1995, contre 2,24 en 1975 et 2,15 en 1985).
La densité s’est également accrue, passant de 145,6 à 259 habitants au km², en 2006. Cependant, ces chiffres ne traduisent pas la réalité de la situation dans les plaines rizicoles, notamment au Tonkin où la moyenne est supérieure à 500 habitants au km2 (et à 1 000 dans certaines zones). La population du Viêt Nam est jeune : environ 37 p. 100 ont moins de 15 ans tandis que 5,8 p. 100 seulement ont plus de 65 ans. L’espérance de vie moyenne est de 70,8 années (2006).
Si l’urbanisation a progressé, l’essentiel de la population (74 p. 100) vit encore en zone rurale. Les Vietnamiens ont beaucoup souffert des longues années de guerre. En effet, tout au long de la guerre du Viêt Nam, d’importantes migrations se sont opérées, de la campagne vers la ville et du nord vers le sud, provoquant le surpeuplement d’agglomérations comme Hô Chí Minh-Ville (jusqu’à 4 millions d’habitants à certaines périodes). En outre, l’usage des armes chimiques a entraîné des malformations congénitales chez les nouveau-nés (1 enfant sur 100). Enfin, depuis la réunification, l’installation du gouvernement communiste à Hanoï a fait fuir des milliers de Sud-Vietnamiens (les boat people) ainsi que des Chinois, en raison du conflit sino-vietnamien.
Découpage administratif et villes principales
Le Viêt Nam est divisé en 7 régions et 61 provinces ; Hanoï, Haiphong et Hô Chí Minh-Ville forment trois districts spéciaux. La plupart des centres urbains sont situés dans le sud du pays. De toutes les grandes villes, seule la capitale, Hanoï, n’est pas située sur le littoral. Les autres grandes villes sont Hô Chí Minh-Ville (Saïgon), Haiphong et Đa Nang près de l’ancienne cité impériale de Huê.
Institutions et vie politique
La Constitution adoptée en 1980 et révisée en 1992 est largement inspirée de celle de la république du Viêt Nam du Nord. Elle confère au Parti communiste un rôle dominant au sein du gouvernement et des institutions représentatives de la société. Le gouvernement agit par l’intermédiaire du Front patriotique du Viêt Nam, qui regroupe partis satellites, syndicats et organisations sociales.
L’Assemblée nationale élit pour cinq ans le chef de l’État qui promulgue les lois et les décrets. Il préside le Conseil d’État et, en tant que commandant des forces armées, le Conseil national de défense et de sécurité. Le Premier ministre, chef du gouvernement, nomme les ministres ; il est élu par l’Assemblée devant laquelle il est responsable.
L’Assemblée nationale, élue au suffrage universel pour cinq ans par tous les citoyens âgés de plus de dix-huit ans, est le corps législatif suprême. Les nominations gouvernementales sont ratifiées par l’Assemblée nationale.
La plus haute instance juridique est la Cour suprême du peuple, dont le président et le procureur sont désignés par l’Assemblée nationale. À la base de l’édifice se trouvent les tribunaux populaires.
Les conseils du peuple sont les instances administratives de base. Chaque conseil délègue à un comité populaire élu l’administration de la commune.
Le Parti communiste vietnamien demeure le parti politique dominant. Toutes les candidatures à l’Assemblée nationale doivent être approuvées par le Front patriotique.
À partir de 1992, l’armée vietnamienne a réduit ses effectifs. Elle compte aujourd’hui 412 000 hommes dans l’armée de terre, 42 000 dans la marine et 30 000 dans l’aviation. Le service militaire est obligatoire à partir de dix-huit ans, mais l’âge légal peut être abaissé à seize ans. Il dure de deux à trois ans suivant l’arme.
Langues et religions
Le vietnamien est la langue officielle parlée par 88 p. 100 de la population. C’est une langue monosyllabique et polytonale qui s’écrivait autrefois avec des caractères d’inspiration chinoise. Cependant, au XVIIe siècle, les missionnaires catholiques ont introduit l’alphabet latin créant le quôc ngu, qui est l’écriture officielle aujourd’hui. D’autres langues sont parlées par les minorités (khmer, thaï, cham, etc.). Le chinois est en régression, en raison du départ d’une partie de cette communauté, ces dernières années. Le français et l’anglais sont également parlés.
La religion la plus répandue au Viêt Nam est le bouddhisme. La minorité catholique romaine (4,5 millions de fidèles) demeure importante. Parallèlement au bouddhisme mahayana, il existe d’autres cultes particuliers au Viêt Nam. Ainsi le caodaïsme (de Cao Dai, « Palais suprême », en vietnamien), fondé en 1920 par Ngô Van Chieu, a été très puissant dans les années cinquante. Il s’inspire à la fois du taoïsme, du bouddhisme, du confucianisme et du christianisme. Comme l’autre secte politico-religieuse, Hoa-Hao, fondée dans les années trente, par le bonze Huynh Phu So, elle a pratiquement été démantelée sous le régime de Ngô Dinh Diêm ; cependant elle subsiste encore, surtout au sud. Le confucianisme, le taoïsme et les autres religions chinoises sont en régression. Les descendants des Chams (environ 40 000) pratiquent l’hindouisme ou l’islam, les peuples montagnards des cultes animistes.
Éducation
Toutes les écoles du Viêt Nam ont été nationalisées à la suite de la réunification. En 1995, 47 p. 100 des enfants âgés de 11 à 17 ans étaient scolarisés. L’enseignement gratuit et obligatoire a permis en vingt ans de réduire l’analphabétisme de 16,6 p. 100 à 6,3 p. 100. Les principales universités du Viêt Nam sont l’université de Hanoï (fondée en 1918), l’Université polytechnique (construite par l’URSS en 1965) et celle de Hô Chí Minh-Ville. Au total, 129 600 étudiants sont inscrits dans les 106 établissements d’enseignement supérieur du pays.
Arts et vie culturelle
La culture vietnamienne a subi le choc de deux civilisations étrangères : chinoise et française. Langue des lettrés, le chinois n’est jamais devenu langue nationale ; langue de la période coloniale, le français n’a pas non plus supplanté le vietnamien. Le Viêt Nam a assimilé tous leurs apports sans perte d’identité. Toute une tradition populaire à base de proverbes, de dictons, de contes et de chansons n’a cessé de se développer, que ce soit sous la domination chinoise ou après.
C’est sous les Trân que sont apparues les premières œuvres en langue nationale chu nôm (populaire), un système de transcription combinant deux caractères chinois, l’un donnant la prononciation en vietnamien, l’autre donnant le sens. Grâce au chu nôm, les ouvrages de poètes anciens comme Nguyên Trai (1380-1442) sont parvenues jusqu’à nous. Le plus long roman en vers de la littérature vietnamienne le Kim Vân Kiêu, de Nguyên Du (1765-1820), a été composé en chu nôm.
La romanisation de l’écriture au cours de la période coloniale permit à la France de supplanter la Chine. Cette écriture, plus pratiquée, resta en usage et ouvrit le Viêt Nam à l’influence occidentale. C’est en 1925 que parurent les premiers romans écrits en quôc ngu.
4. ÉCONOMIE
Généralités
La réunification du pays en 1976 a imposé l’harmonisation de deux systèmes économiques opposés, communiste et capitaliste, marqués l’un et l’autre par les séquelles de la guerre. Au nord, près de 70 p. 100 des infrastructures industrielles avaient été endommagées, tandis qu’au sud les grandes propriétés agricoles avaient été abandonnées. La socialisation de l’économie amorcée au Viêt Nam du Sud échoua, du fait des résistances internes et d’un environnement international défavorable.
Le gouvernement fut alors contraint de lancer un nouveau programme de réforme économique, en 1986, le Dôi moi (« Renouveau »). La fin de l’aide économique et financière soviétique accéléra l’adaptation de l’économie vietnamienne au marché international. Dès 1990, l’État entama une politique de privatisation massive qui aboutit à la fermeture de 3 000 entreprises d’État déficitaires, en l’espace de deux ans. L’objectif était de doubler le revenu par habitant et d’accroître de 50 p. 100 la production de riz avant l’an 2000.
De fait, les résultats furent encourageants. Le produit intérieur brut (PIB) est passé de 8 milliards de dollars en 1985 à près de 45 milliards de dollars en 2004. En 1995, le taux de croissance annuel a atteint 9,5 p. 100. Mais la balance commerciale était déficitaire, en raison de la hausse des importations (biens d’équipement) et l’inflation restait élevée (13,1 p. 100, en 1995). Depuis 1994, les investisseurs étrangers furent surtout asiatiques. Pourtant, la levée de l’embargo et la reprise des relations diplomatiques avec les États-Unis ont permis aux hommes d’affaires américains d’être à nouveau présents, malgré les blocages administratifs et la corruption.
En dépit du bon niveau des résultats économiques, les Vietnamiens demeurent pauvres et les disparités d’une région à l’autre sont fortes. En outre, le chômage touchait 20 p. 100 de la population active, en 1994.
Agriculture, forêts, pêche
En 1994, l’agriculture occupait 67 p. 100 de la population active (27,7 p. 100 du PIB). Elle demeure la principale source de devises (24,5 milliards de dollars, en 1993). Les coopératives ont pratiquement disparu pour faire place à des exploitations privées. La principale culture est celle du riz (25 millions de t produites en 1995, 5e rang mondial), qui occupe 50 p. 100 des terres cultivées. Viennent ensuite la patate douce (2,1 millions de t ; 6 p. 100 des terres cultivées) et le manioc (3 millions de t ; 4 p. 100 des terres cultivées). La principale culture commerciale est l’hévéa (55 000 t de latex). En 1993, le cheptel comptait 14,86 millions de porcs ; 3,1 millions de bovins et 82 millions de volailles.
Les forêts ne couvrent plus que 39,7 p. 100 du territoire (40 p. 100 en 1940). L’exploitation commerciale du bois (teck et bambou) s’est ralentie du fait de l’insuffisance des infrastructures de transport. En 2004, les coupes de bois ont atteint 30,6 millions de m³, destinées à la consommation intérieure (combustible). L’exportation du bois est interdite depuis 1992.
L’étendue du littoral et les nombreux cours d’eau font du Viêt Nam un pays propice à la pêche. La mer de Chine méridionale est particulièrement riche en poissons de toutes sortes. Des exploitations piscicoles existent également à l’intérieur des terres, dans des zones inondées. En 1994, le total des prises s’élevait à 1,1 million de t.
Mines et industries
Les ressources minières sont nombreuses, concentrées dans le nord-ouest du pays (anthracite, phosphates, cuivre, étain, zinc, antimoine et chrome). En 1994, la production annuelle de charbon a été de 6 millions de t, avec des réserves équivalant à 3,2 milliards de t. Le pétrole est exploité depuis 1975. Sa production, régie en grande partie par l’État, était de 8,8 millions de t en 1995. Les réserves étaient évaluées à 68 millions de t au début de 1996, mais elles sont situées dans des zones maritimes revendiquées par la Chine et Taïwan. Environ 3 600 t d’étain ont également été extraites en 1995.
Les principaux sites industriels du Viêt Nam, concentrés au nord du pays, autour de Hanoï, et dans le sud, près de Hô Chí Minh-Ville, ont été presque entièrement réhabilités. Un effort a été effectué afin de rééquilibrer cette répartition et de nouveaux centres industriels apparaissent dans le centre, près de Đa Nang. L’activité industrielle, en plein essor depuis 1992, concerne surtout l’automobile, les raffineries de pétrole, le papier, le ciment, le textile, les produits agroalimentaires, les produits chimiques et les engrais.
La plupart des centrales électriques fonctionnent encore au charbon. Le Viêt Nam possède un potentiel hydraulique estimé à 300 milliards de kWh, qui repose sur deux grandes centrales hydroélectriques : Hoa Binh et Tri An, produisant annuellement 10 milliards de kWh.
Secteur tertiaire
En 1993, le total des exportations s’est élevé à 3 milliards de dollars, dont 24,5 p. 100 concernaient des produits agricoles. La même année, les importations ont atteint 3,92 milliards de dollars (produits raffinés ou manufacturés : carburants, tracteurs, engrais, équipements de transport). Le Japon, Taïwan, Hong Kong, les Philippines, Singapour, la Malaisie, la France et l’Allemagne sont les principaux partenaires commerciaux du Viêt Nam. Depuis 1987, le gouvernement encourage les investissements étrangers afin de stimuler la croissance économique.
L’unité monétaire du Viêt Nam est le dong. Créée en 1951, la Banque nationale du Viêt Nam, située à Hanoï, est la banque d’émission du pays. En 1990, le gouvernement a autorisé la création de quatre banques commerciales privées pour favoriser les investissements étrangers.
Depuis la fin de la guerre du Viêt Nam, des efforts importants ont été fournis pour améliorer les infrastructures. Le pays comptait 215 628 km de routes en 2000, dont environ 25 p. 100 sont pavées ou bitumées. Le réseau ferré, en voie d’amélioration, concentré dans le nord du pays, à l’exception de la ligne Hanoï - Hô Chí Minh-Ville, couvrait 2 205 km. L’étendue du littoral et des voies d’eau (fleuves et canaux) favorise les transports fluviaux et maritimes peu coûteux. Les grands ports de commerce sont Haiphong, Đa Nang et Hô Chí Minh-Ville. Les aéroports internationaux sont situés dans la capitale et à Hô Chí Minh-Ville. Vietnam Airlines assure le transport intérieur et international aérien.
5. HISTOIRE
Origines
Les Vietnamiens apparaissent pour la première fois dans l’Histoire à l’âge du bronze (civilisation Dông Son). Les tribus viets, qui vivaient disséminées dans le sud de la Chine et au nord du Viêt Nam, auraient formé des royaumes dès la fin du IIe millénaire. D’après la tradition, le royaume vietnamien de Van Lang a été fondé au cœur de la vallée du Sông Hông par une lignée de rois légendaires (Hông-Bang) qui régnèrent pendant des siècles. Les découvertes archéologiques ont confirmé son existence ainsi que le peuplement par les tribus viets des régions du delta du Sông Hông.
En 208 av. J.-C., sous la dynastie chinoise Qin, le Van Lang est absorbé par le royaume d’Âu Lac qui doit se soumettre à son tour à un royaume « cantonais », le Nam Viêt.
Domination chinoise
En 111 av. J.-C., l’empereur Wudi s’empare du Nam Viêt qui est intégré à l’Empire chinois de la dynastie des Han. Les dirigeants chinois décident d’intégrer politiquement et culturellement à l’empire le Nam Viêt, devenu la province du Giao Chi. L’afflux d’immigrants répand l’usage du chinois, les coutumes, les techniques et provoque de violentes réactions de la part d’une partie de la population.
La révolte la plus célèbre a lieu en 39 av. J.-C., lorsque deux veuves d’aristocrates, les sœurs Trung, soulèvent le peuple contre les Chinois. Mais l’armée chinoise réprime finalement ce sursaut national et, en 43 apr. J.-C., le Nam Viêt est reconquis.
Dynasties nationales
La révolte des sœurs Trung inaugure la première d’une longue série d’insurrections antichinoises dans la région. Ce n’est qu’en 939 que les Vietnamiens, profitant des troubles politiques qui secouent la Chine, peuvent instaurer un État indépendant. La suzeraineté de la Chine est reconnue sous la forme d’un tribut et l’indépendance n’entraîne pas de rupture culturelle. Ly Thai-Tô (ou Ly Cong Uân) monte sur le trône au début du XIe siècle, établissant la dynastie des Ly qui régnera plus de deux cents ans (1010-1225).
Les Ly transfèrent la capitale à Thang Long (Hanoï) et l’État prend le nom du Dai Viêt. L’esclavage est aboli et le royaume se dote de provinces et d’une administration qui s’inspirent du modèle chinois. Le confucianisme, introduit dès le IIe siècle apr. J.-C., demeure le fondement philosophique des institutions politiques de l’État.
Expansion territoriale
Les successeurs des Ly sont les Trân (1225-1413). Au cours de ces deux siècles, le pays doit résister, au nord, aux attaques des Chinois et, au sud, aux assauts des Chams. Au XIIIe siècle, sous la dynastie des Yuan, l’Empire mongol conquiert la Chine et les armées de Kubilaï Khan attaquent le Dai Viêt par trois fois. Les Vietnamiens les repoussent de justesse à Bach Dang en 1288.
Pendant des siècles, le Dai Viêt est limité à la région du Sông Hông et aux plateaux adjacents. Le développement du pays l’amène à entamer une lente progression vers le sud, sur les territoires du royaume de Champa, la puissance dominante en Annam pendant un millénaire. Les Chams, indianisés, résistent longuement aux Vietnamiens jusqu’au XVe siècle. Mais, en 1471, la capitale cham, Vijaya, près de Đa Nang, est envahie par les troupes vietnamiennes, qui détruisent pratiquement le royaume.
Pendant plusieurs décennies, le Dai Viêt poursuit sa progression vers le sud, gagnant ainsi les plaines marécageuses du delta du Mékong. Les Vietnamiens y affrontent un nouvel ennemi, le royaume Khmer. Cependant, au XVIe siècle, ce royaume est sur le déclin et n’oppose guère de résistance à l’invasion vietnamienne. Vers la fin du XVIIe siècle, le Dai Viêt contrôle la zone inférieure du delta du Mékong et commence à progresser vers l’ouest, menaçant de transformer l’État khmer désintégré en un simple protectorat.
Dynastie des Lê
Tandis que l’avancée vietnamienne se poursuit au sud, le nord du pays doit faire face à de nouveaux défis. En 1407, les Chinois reprennent pied au Dai Viêt et, pendant deux décennies, la dynastie Ming occupe le nord du pays en menant une politique de terreur qui lui aliène tout soutien populaire. En 1418, un seigneur du Thanh Hoa, Lê Loi, prend la tête d’une insurrection nationale et accule les Chinois, assiégés dans Hanoï, à signer la paix. Lê Loi monte sur le trône en tant que premier empereur de la dynastie des Lê.
Au XVIe siècle, la dynastie Lê commence à décliner. En effet, deux clans féodaux rivaux, les Trinh et les Nguyên, se disputent le pouvoir. Depuis 1620, les Nguyên ont pour capitale Huê. En 1627, les hostilités commencent et le Dai Viêt se trouve divisé en deux.
La rivalité entre le nord et le sud est encore exacerbée par les puissances européennes, nouvellement arrivées en Asie du Sud-Est avec la ferme intention de trouver de nouvelles richesses à exploiter et de convertir de nouvelles âmes au christianisme. Ainsi, des marins portugais ont débarqué en 1516 et, au XVIIe siècle, la Cochinchine est devenue une base marchande importante. Mais le succès des nouveaux arrivants effraie les dirigeants vietnamiens qui prennent des mesures de proscription contre les missionnaires et les marchands, comme en Chine et au Japon. Les hostilités entre les Trinh et les Nguyên cessent en 1674. L’appui des Portugais et le grand commerce maritime font de la Cochinchine, arrachée au Cambodge et annexée en 1698, la région la plus dynamique du Dai Viêt.
La dynastie des Lê s’effondre sous les coups de la grande révolte Tây Son. En 1771, les paysans du Binh Dinh, conduits par trois frères, les Tây Son, se révoltent et chassent les Nguyên. Dès 1778, l’aîné des trois frères, Nhac, se proclame empereur et prend le titre de Thai Duc. Au nord, les Trinh, en pleine décadence, cèdent également la place. Le plus jeune des trois frères Tây Son, Huê, monte sur le trône en 1788 sous le nom de Quang Trung. Il meurt peu après.
Colonisation française
C’est dans les années 1620-1630 que les premiers missionnaires français arrivent en Indochine. Le jésuite Alexandre de Rhodes organise une mission au Tonkin avant d’être expulsé pour avoir fait imprimer un catéchisme en écriture romanisée quôc ngu. La fondation de la Société des missions étrangères, en 1664, amplifie le mouvement. Lorsqu’en 1784 le prince Nguyên Anh se réfugie à Bangkok, il y rencontre Mgr Pierre Pigneau de Béhaine (1741-1799), vicaire apostolique de Cochinchine. Persuadé de l’intérêt d’aider le prince héritier, le prélat convainc Louis XVI de signer un traité d’alliance (1787) avec Nguyên Anh et revient avec des navires et une troupe de mercenaires. Son aide permet au jeune prince de battre ses adversaires Tây Son. En 1801, il s’empare de Huê et, en juillet 1802, il entre dans Hanoï et devient empereur sous le nom de Gia Long.
Le Dai Viêt est rebaptisé Viêt Nam en 1804. L’État, épuisé par des décennies de guerres, est restauré par Gia Long et ses successeurs : Minh Mang (1820-1840) et Thieu Tri (1840-1847). La fiscalité, la justice (code Gia Long de 1812), l’armée sont réformées et de grands travaux sont entrepris, comme le percement de la route mandarine reliant la frontière chinoise au Cambodge. Parallèlement s’opèrent les transformations annonciatrices des grands bouleversements que va connaître le Viêt Nam au XXe siècle. Les commerçants et les missionnaires français se réinstallent, mais des persécutions à leur encontre et contre les Vietnamiens convertis se multiplient.
Sous l’impulsion du ministre de la Marine et des Colonies, Chasseloup-Laubat, et des milieux catholiques, le gouvernement de Napoléon III décide une intervention. L’Espagne et la France attaquent alors Đa Nang (Tourane) en 1858 et s’en emparent. Mais un échec devant Huê amène les Espagnols à se retirer. En 1862, par le traité de Saïgon, la cour de Huê cède à la France plusieurs provinces dans le delta du Mékong, dont la Cochinchine orientale. En 1867, la totalité de la province est annexée par la France.
La IIIe République achève la conquête commencée sous le second Empire. Après deux échecs au Tonkin, en 1883, Huê et le delta du Sông Hông (fleuve Rouge) sont occupés, et deux traités sont signés en août 1883 et en juin 1884 : le Tonkin et l’Annam deviennent des protectorats français.
Gouvernement colonial et résistance
Le 9 juin 1885, par le traité de T’ien-tsin, la Chine doit, à son tour, reconnaître le protectorat français sur le Viêt Nam, après une guerre franco-chinoise qui marque les années 1884 et 1885. Les autorités françaises s’emploient à asseoir leur pouvoir et, en 1887, le Viêt Nam, le Cambodge (puis le Laos, en 1893) sont regroupés au sein d’une Indochine française confiée à un gouverneur général. Paul Doumer qui occupe cette fonction de 1897 à 1902 en étendit les pouvoirs. La France prend en charge les finances, perçoit les impôts au nom de l’empereur du Viêt Nam ; le Conseil des ministres est présidé par le gouverneur général plaçant l’empereur sous une tutelle complète. En même temps commencent l’exploitation et la mise en valeur économique du pays.
Les nationalistes vietnamiens, qui ont d’abord espéré une modernisation du pays sur un pied d’égalité, perdent vite leurs espoirs. La mise en valeur du pays ne profite qu’aux colons et à une clientèle chinoise et vietnamienne restreinte. Exclus à tous les échelons hiérarchiques de l’administration coloniale, les Vietnamiens ne bénéficient pas des libertés les plus élémentaires d’association et d’expression, malgré des réformes tardives qui sont toujours entravées par la société coloniale et l’administration.
Aucun exutoire politique n’est offert au peuple vietnamien, à l’inverse de l’Inde, par exemple, où les mouvements nationalistes peuvent s’exprimer. Ce verrouillage politique entraîne l’émergence de mouvements radicaux, nationalistes et révolutionnaires. Un premier groupe, qui se cristallise autour du Parti nationaliste du Viêt Nam, créé en 1927, souhaite un rapprochement avec la Chine de Jiang Jieshi. En 1930, le Parti communiste indochinois est fondé à Hong Kong, par le fils d’un lettré, Nguyên Ai Quôc, plus connu sous le nom d’Hô Chí Minh.
Occupation japonaise
Jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, l’action des groupes nationalistes ne rencontre qu’un écho limité. En septembre 1940, le Japon, aux prises avec la Chine, décide d’occuper militairement le Tonkin, tout en respectant la souveraineté française. Les Japonais sont très vite perçus comme de nouveaux occupants et non comme d’éventuels libérateurs. En décembre 1941, les troupes japonaises occupent le reste du pays. L’amiral Decoux continue de gouverner au nom de l’État Français (gouvernement de Vichy) jusqu’au 9 mars 1945.
Les cadres communistes qui ont échappé à la prison, comme Pham Van Dông et Vo Nguyên Giap, se réfugient à la frontière chinoise où ils retrouvent Nguyên Ai Quôc. En mai 1941, ils fondent le Front pour l’indépendance du Viêt Nam (Viêt Nam Doc Lap Dong Minh Hoi) ou Viêt-minh. Leur programme donne la priorité absolue à la reconquête de l’indépendance du Viêt Nam.
Louvoyant entre les Japonais et les Chinois du Guomindang, le Viêt-minh profite du coup de force japonais du 9 mars 1945 pour s’emparer des campagnes. Le 19 août 1945, le Viêt-minh s’installe à Hanoï et le 29 un gouvernement provisoire de libération nationale est formé avec comme conseiller suprême l’ex-empereur Bao Dai qu’on a pris soin de faire abdiquer quatre jours auparavant. Le 2 septembre 1945, l’indépendance de la « République démocratique du Viêt Nam » est proclamée par Hô Chí Minh.
Guerre d’Indochine
Roosevelt étant favorable à la décolonisation, le Viêt-minh pense profiter de la neutralité bienveillante des États-Unis. À la conférence de Potsdam, en juillet 1945, il a été décidé que Chinois et Britanniques désarmeraient les soldats japonais et occuperaient le pays jusqu’à un règlement. Mais la Grande-Bretagne, aux prises dans ses anciennes colonies avec les mêmes difficultés que la France, laisse les Français reprendre Saïgon. Dès le 24 mars 1945, une fédération indochinoise est instituée au sein de l’Union française ; elle comprend le Laos, le Cambodge, la Cochinchine, l’Annam et le Tonkin. L’arrivée, en octobre 1945, du général Leclerc permet de réoccuper Hanoï et de réaffirmer la souveraineté française sur l’ensemble du Viêt Nam.
Pendant plus d’un an, les Français et le Viêt-minh négocient. Le 6 mars 1946, par l’intermédiaire de Jean Sainteny, la France reconnaît la République démocratique du Viêt Nam comme un État libre au sein de l’Union française et de la Fédération indochinoise ; mais le haut-commissaire en Indochine, l’amiral Thierry d’Argenlieu fait proclamer à Saïgon, le 1er juin 1946, une république autonome de Cochinchine, amenant le général Leclerc à démissionner. De nouvelles négociations se déroulent à Fontainebleau entre les mois de juillet et de septembre 1946, mais elles échouent.
En novembre 1946, l’impasse est complète et la pression militaire française de plus en plus forte. Après l’assassinat de plusieurs Français à Haiphong (20 novembre), le bombardement de la ville par la flotte française (23 novembre) et la riposte des forces du Viêt-minh à Hanoï (19 décembre), la guerre entre dans une nouvelle phase.
Les troupes du Viêt-minh se retirent des villes et limitent leurs opérations à des actions de guérilla, menées par le général Giap tandis que les Français forment un gouvernement avec l’empereur Bao Dai (accords du 5 juin 1948 et du 8 mars 1949). À partir de 1950, le Viêt-minh, bénéficiant des stocks de l’armée du Guomindang offerts par la Chine populaire, monte des opérations plus ambitieuses et inflige des pertes sévères au corps expéditionnaire français, comme lors de la bataille de la route coloniale 4. Le redressement opéré à Hanoï, dans le delta tonkinois et à Hoa Binh, par le général de Lattre de Tassigny, en 1952, grâce notamment à la nouvelle aide américaine, n’est qu’un répit de brève durée. Le lent grignotage des positions françaises (dirigées par le général Salan, puis par le général Navarre) se poursuit jusqu’à l’ultime bataille de Diên Biên Phu (7 mai 1954).
Paris ne pouvant plus résister à la pression d’une opinion publique lassée par une guerre lointaine, le président du Conseil, Pierre Mendès France, et le représentant du Viêt-minh, Pham Van Dông, signent, à Genève, les 20 et 21 juillet 1954, les accords de cessez-le-feu. Le Viêt Nam est divisé en deux à la hauteur du 17e parallèle ; dans le nord, l’administration est attribuée à Hô Chí Minh, à la tête de la République démocratique du Viêt Nam, État communiste. Un protocole prévoit des élections générales dans la zone sud, occupée par l’armée française et les troupes vietnamiennes de Bao Dai, avant le mois de juillet 1956, afin de décider si le Viêt Nam doit être réunifié.
Partition du Viêt Nam
L’évolution du régime sud-vietnamien aboutit à un nouveau conflit : la guerre du Viêt Nam. En juin 1954, Ngô Ðình Diêm est appelé au pouvoir par Bao Dai au poste de Premier ministre. Diêm place tous les membres de sa famille et sa clientèle à des postes clés. L’armée est épurée de ses éléments suspects, toutes les forces d’opposition neutralisées. Les sectes Cao Dai et Hoa Hao sont détruites et, par un référendum, Diêm se fait proclamer président de la république du Viêt Nam, le 23 octobre 1955, déposant Bao Dai.
Diêm refuse d’entériner les accords de Genève et déclare en 1957 que « la frontière des États-Unis passe par le 17e parallèle ». Le refus de Diêm de tolérer une opposition démocratique, son soutien à l’Église catholique dans un pays à majorité bouddhiste et taoïste, son népotisme, ainsi que son pouvoir de plus en plus dictatorial provoquent l’hostilité grandissante de la population.
L’ampleur de la répression décide les anciens combattants du Viêt-minh à reprendre la lutte armée en février 1959 ; un nouveau mouvement est constitué : les Viêt-công. Au printemps 1961, le Front national de libération du Viêt Nam du Sud (FNL) se faisant de plus en plus menaçant, Diêm recherche le soutien militaire actif des États-Unis. Le président Kennedy répond en envoyant plusieurs milliers de conseillers militaires.
À l’automne 1963, Diêm est renversé et exécuté sommairement lors d’un coup d’État organisé par le général Duong Van Minh. Le FNL profite de la confusion pour passer à l’offensive. À la suite d’un incident naval survenu en août 1964 dans le golfe du Tonkin, le président des États-Unis, Lyndon Johnson, persuadé que seule une intervention américaine directe peut empêcher l’effondrement du régime de Saïgon, ordonne le bombardement intensif et régulier du Viêt Nam du Nord et le déploiement des troupes américaines dans le Sud : la guerre du Viêt Nam commence.
L’intervention américaine pousse le Viêt Nam du Nord à intervenir de plus en plus au sud en envoyant ses meilleures troupes soutenir le Viêt-công. L’offensive du Têt, au cours des mois de janvier et de février 1968, ébranle profondément le régime de Saïgon, désormais dirigé par Nguyễn Văn Thiêu.
L’administration américaine se rend compte qu’il n’y a pas de solution militaire ; au mois de mai 1968, des négociations s’ouvrent à Paris, entre Américains et Vietnamiens. La mort de Hô Chí Minh, en septembre 1969, et son remplacement à la tête du Parti par Lê Duan, un autre chef historique du Viêt-minh, n’interrompent pas le processus entamé. Le nouveau président des États-Unis, Richard Nixon, poursuit la politique de Johnson : retrait progressif des unités américaines et « vietnamisation » de la guerre. Cependant, le conflit s’étend au Cambodge (1970), n’amenant aucun gain militaire significatif, mais provoquant de nouvelles attaques aériennes et de nouveaux bombardements de la part des Américains.
Parallèlement, les négociations continuent, grâce à l’action de Henry Kissinger et de Lê Duc Tho. Le 27 janvier 1973, Américains et Vietnamiens signent les accords de Paris. Ceux-ci prévoient le retrait total des troupes américaines et de nouvelles élections générales dans le Sud. Mais le gouvernement Thiêu refuse l’application des accords et reprend les combats, persuadé que les États-Unis interviendront en cas de menace grave. En 1975, des opérations préliminaires de l’armée populaire et des Viêt-công étant restées sans réponse de la part des États-Unis, une offensive généralisée met fin en huit semaines à un conflit vieux de seize ans : le 30 avril 1975, Saïgon tombe aux mains des communistes.
République socialiste du Viêt Nam
En 1976, le Viêt Nam réunifié forme une nouvelle République socialiste du Viêt Nam et la ville de Saïgon est rebaptisée Hô Chí Minh-Ville. Mais la fin de la guerre ne signifie pas pour autant la fin des conflits. Le problème majeur des communistes vietnamiens est de réussir le passage du communisme de guerre au communisme de paix. Le projet échoue en raison des oppositions internes et externes.
Dès 1976, les tensions aux frontières avec le gouvernement du Cambodge, dont Pol Pot est le Premier ministre, s’aggravent. Le harcèlement perpétuel des Khmers rouges, soutenus par les Chinois, décide les Vietnamiens à resserrer leurs liens avec l’URSS. Le 25 décembre 1978, le Viêt Nam lance son armée à l’assaut du Cambodge. En trois semaines, le pays est occupé et les opposants aux Khmers rouges installent un gouvernement provietnamien. La Chine, inquiète de voir le Viêt Nam s’affirmer comme la seule puissance régionale en Indochine, décide à son tour d’intervenir. Le 17 février 1979, les troupes de l’armée chinoise attaquent au nord. Les divisions d’élite vietnamiennes les contiennent, mais les régions frontalières subissent de gros dégâts. Le conflit s’arrête au mois de mars 1979.
Sur le plan intérieur, l’occupation du Cambodge, la guerre avec la Chine, la disette et la collectivisation de l’économie aggravent l’exode qui a commencé en 1978. Limité d’abord aux catholiques et aux Hoa (les Chinois du Viêt Nam), le mouvement gagne toutes les couches de la société : de 1978 à 1984, 400 000 personnes auraient fui le pays, dont la majorité par la mer dans des conditions très périlleuses ; ils ont été surnommés les boat people.
Isolé, victime d’un blocus de la part de la Chine, des États-Unis et de leurs alliés, le Viêt Nam doit se livrer à un difficile exercice : rester une démocratie populaire en adaptant son système économique à une économie de marché. Le processus ne démarre réellement qu’en 1986, à la mort de Lê Duan. Une génération de cadres favorables aux réformes économiques arrive au pouvoir et instaure la politique du Dôi moi (« Renouveau »), prônant une véritable rénovation de l’État et de l’économie, inspirée de la perestroïka. Le processus s’accélère encore en 1988 avec la promulgation d’un Code des investissements étrangers, le développement de l’entreprise familiale et la neutralisation de nombreux cadres conservateurs du parti.
La nouvelle Constitution adoptée en 1992 renforce le rôle du Parti communiste, tout en ouvrant davantage la voie aux réformes économiques. La législation, nouvellement mise en place, autorise les citoyens à créer des entreprises privées et l’État entreprend la liquidation de nombreuses entreprises publiques. Dans les campagnes, les familles obtiennent la jouissance des terres (mais pas la propriété). Cette politique de restructuration permet de ramener l’inflation, qui tourne autour de 700 p. 100 en 1986, à un taux annuel de 15 p. 100. En 1992, le pays se dote d’un nouveau chef de l’État : Lê Ðuc Anh qui gouverne avec Vo Van Kiet, Premier ministre, et Do Muoi, secrétaire général du Parti communiste.
Sur le plan diplomatique, l’évacuation du Cambodge par l’armée vietnamienne, en 1989, desserre l’étau dans lequel est pris le pays. Les chefs d’État européens et asiatiques restaurent alors leurs liens diplomatiques avec le Viêt Nam et les entreprises étrangères, attirées par les bas salaires, commencent à s’y implanter. En 1994, les États-Unis lèvent leur embargo économique et leur veto concernant l’octroi, par le Fonds monétaire international et la Banque internationale pour la reconstruction et le développement, d’emprunts pour la reconstruction du Viêt Nam. Les relations diplomatiques sont rétablies entre les deux pays en janvier 1995 et complètement normalisées en août de la même année. Membre de l’Ansea depuis juillet 1995, le Viêt Nam est en train de redevenir une puissance du Sud-Est asiatique.
Mais ses relations avec la Chine demeurent très tendues en raison d’un différend au sujet de plusieurs archipels, notamment les îles Spratly et Paracel, dans la mer de Chine méridionale, présentant un intérêt économique (hydrocarbures) et stratégique (contrôle du trafic maritime entre le Proche-Orient et l’Extrême-Orient). Cependant la lutte entre conservateurs et réformistes au sein du Parti communiste vietnamien contribue à ralentir le développement du pays. Les réformistes Trân Duc Luong et Phan Van Khai sont nommés en septembre 1997, respectivement chef de l’État et Premier ministre, tandis qu’en décembre Lê Kha Phieu, partisan d’un ralentissement du rythme des réformes économiques, accède à la tête du Parti communiste vietnamien. Le faible développement économique du pays, qui reste majoritairement sous le contrôle de l'État, empêche la spéculation financière, mais le pays subit le contrecoup de la crise asiatique.
En novembre 1997, des révoltes dans les provinces de Thai Binh et du Dong Hai opposent les villageois aux cadres du parti accusés de corruption. Le général Trân Dô, issu de la vieille garde communiste, prend la tête d'un mouvement qui milite pour des réformes politiques et pour le progrès économique. En janvier 1999, il est exclu du Parti communiste. En novembre 2000, Bill Clinton effectue une visite officielle au Viêt Nam en compagnie de sa femme et de sa fille. Il est le premier président américain à s’y rendre depuis la fin de la guerre, contribuant ainsi de manière décisive au processus de réconciliation entre les États-Unis et le Viêt Nam. En avril 2001, après le limogeage du général Lê Kha Phieu, le IXe congrès du Parti communiste vietnamien porte à sa tête Nong Duc Mahn qui s’engage à lutter contre la corruption et à poursuivre les réformes économiques.